AVRIL 2015/ RAPPORT FINAL D’OBSERVATEUR : LA CNSC « SATISFAITE » DES CONDITIONS D’ORGANISATION DU SCRUTIN
La Concertation Nationale de la Société Civile (CNSC) s’est dite « satisfaite» des conditions d’organisation de la présidentielle de 2015, dans son rapport final d’observation, rendu public au cours d’une conférence de presse, le mardi 19 mai à Lomé.
Le rapport présenté par le coordonnateur de la mission d’observation, Amégakpo Komivi Séméko, concerne la phase pré-électorale, électorale et le processus de proclamation des résultats.
Il confirme la victoire de l’actuel chef de l’Etat, Faure Gnassingbé avec 58,73% des suffrages exprimés, suivi du candidat du CAP 2015, Jean-Pierre Fabre, avec 35,19%. Les autres candidats, notamment Mohamed Tchassona Traoré, Komandéga Gerry Taama et Tchabouré Gogué obtiennent respectivement, 0,96%, 1,04% et 4,03%.
Les motifs de satisfaction sont entre autres, le consensus trouvé autour du fichier électoral par la classe politique ; la cohésion et l’esprit de fraternité qui ont régné au sein des membres des Commissions Electorales Locales Indépendantes (CELI) et de la fidélité des agents de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et de ses démembrements à l’expression des électeurs dans la proclamation des résultats du scrutin en rapport aux procès-verbaux (PV) obtenus par les observateurs de la CNSC.
Selon ce rapport, « le cadre électoral togolais est encore fragile et nécessite des réformes diligentes et rapides pour renforcer la transparence et la crédibilité des processus ». Il recommande ainsi, a-t-il poursuivi, au gouvernement, aux partis politiques, à la société civile et aux partenaires techniques et financiers, principalement l’accompagnement et l’appui de la « commission de réflexion sur les réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles » conformément à la recommandation 8 de la CVJR et à l’institution d’une CENI à caractère plus technique qui siègerait en permanence.
Le rapport relève aussi les disfonctionnements, les irrégularités et les préoccupations constatés que sont notamment le montant élevé de la caution de candidature à la présidence de la République qui devrait être symbolique et non dissuasive ; l’interdiction par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) de la couverture par les médias communautaires et confessionnels de la campagne électorale violant la liberté d’accès des citoyens à l’information politique et leur droit d’opinion. La CNSC dénonce également l’utilisation disproportionnée des moyens de l’administration publique, la présence active des responsables publics et des entreprises publiques dans les activités de campagne, le manque de transparence sur l’origine du financement de la campagne en dehors des subventions accordées par l’Etat.
La CNSC chargée de faire le monitoring de l’ensemble du processus électoral dès la mise en place de la CENI et de ses démembrements jusqu’au scrutin, a déployé 50 moniteurs de CELI, 800 observateurs mobiles et 400 observateurs au piquet, 40 moniteurs de médias ainsi que 360 observateurs encadrés par 40 superviseurs durant la phase de la révision électorale.
Le rapport a été rendu au public en présence du représentant du partenaire technique et financier de la CNSC, Nicolas Berlanga-Martinez et de plusieurs autres invités.