Dans quelques heures, s’ouvrira, après plusieurs mois de contestation aussi sociale que politique le dialogue tant recherché et, dont l’ultime finalité est de discuter et de trouver des solutions justes, acceptables et durables aux malaises profonds du peuple Togolais dans son ensemble.
L’enjeu, étant de taille, la survie de la nation Togolaise toute entière en dépend.
Pour donc, résoudre définitivement la crise que traverse notre pays depuis des années, les profondes aspirations et les éternelles attentes de la jeunesse, qui par leurs gravités et leurs urgences l’avaient naguère et aujourd’hui rendu possible sinon exacerbé doivent être discuté de façon prioritaire et sincère.
Autrement, elle ou ses leaders surgiront et surferont sur ces problèmes; ce qui remettra en cause les conclusions du dialogue en vue pour lequel tout le monde se bat; puisque de toute façon un autre dialogue devra être convoqué : Et le cycle recommence.
En effet, s’il est vrai que ce sont les exigences politiques (retour à la constitution originelle de 1992, droit de vote de la diaspora et consorts) qui ont directement déclenché la mobilisation générale des Togolais, du nord au sud, de l’ouest à l’est, il n’est pas moins vrai que ce sont les divers problèmes auxquels la jeunesse est quotidiennement confronté qui l’ont rendu possible : problèmes liés à l’éducation, à la santé, au chômage, au sous-emploi, à l’emploi, aux conditions de vie, d’études, de travail, à la précarité, au manque de couverture ou de protection sociale, etc…
Rappelons qu’avant le 19 août 2017, la contestation battaient déjà son plein dans les écoles et universités publiques. En témoigne les manifestations spontanées des élèves suite aux grèves répétitives des enseignants et celles des étudiants qui, les 14, 15 et 16 juin 2017 ont fait trembler le régime en place, qui agissait comme si la hache était déjà portée sur les racines de son pouvoir.
En clair, les revendications politiques n’étaient que la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase déjà plein. Traiter donc cette crise sur, uniquement la base des questions politiques, c’est essayer de retirer simplement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une fois fait, il n’est pas exclu qu’une autre goutte d’eau fasse de nouveau déborder le vase; puisque de toute façon le vase reste toujours pleine malgré le remède temporaire trouvé.
Une fois encore, discuter de l’avenir de la jeunesse sans prendre véritablement en compte ses réelles et profondes aspirations, c’est faire preuve de mauvaise foi, mieux agir contre elle, pour paraphraser Mahatma GANDHI.
Les différentes sections de la LTDE tiennent à rappeler à tous que notre pays vient de très loin. Nous ne savons vraiment pas d’où mais nous savons néanmoins où elle va si rien n’est fait pour arrêter l’hémorragie: A la dérive totale et sûrement vers le chaos.
C’est pourquoi de ce dialogue, des décisions fortes et patriotiques, honorant la mémoire des aïeux et des martyrs doivent être prises.
Les acteurs en jeu doivent faire preuve de beaucoup de sincérité, d’honnêteté, d’intégrité et de patriotisme et faire prévaloir l’intérêt suprême de la nation sur les intérêts personnels, égoïstes, catégoriels, partisans et de classes.
Chacun, sinon tous doivent penser par et pour le « TOGO »
A la fin des discussions et des échanges, qui certainement seront très houleux nous (acteurs ou non) devons être en mesure de nous regarder les yeux dans les yeux, de nous embrasser tels MANDELA et Frédéric de Klerk devant les caméras du monde, de se dire » et enfin » et, ainsi, recréer l’espoir au sein de la population.
De ce dialogue, doit sortir une alliance Armée-Peuple, des institutions fortes et crédibles, des lois qui garantissent et assurent à tous l’égalité devant la loi, des lois protectrices des droits et libertés fondamentales des citoyens.
« De ce dialogue ne doit pas sortir une souris.
Mais une baleine »
Nous devons, par tout moyen déjouer tous les pronostics et montrer aux peuples voisins et amis qu’on peut, par le dialogue régler des problèmes aussi délicats et sensibles.
Pour y arriver, chacun doit jouer pleinement sa partition. L’abcès doit être très bien creusé. Les chefs d’État, les politiques et les autres acteurs doivent véritablement y œuvrer.
En tout cas, chacun sera appelé à répondre de ces mots, actes et propos devant le tribunal populaire et plu tard devant le tribunal implacable de l’histoire.
Plus qu’un refus d’échouer, nous devons réussir.
Peut-être qu’après, décernera-t’on au peuple Togolais dans son ensemble un prix Nobel de la Paix.
Toutes les guerres, peut importe leur dimension, leur nature, leur forme et leurs conséquences ont toujours terminé autour d’une table de négociation
Fait à Lomé, le 14 Février 2018
Pour les sections nationales et internationales et pour le Bureau Exécutif National,
Le Président National,
Foly SATCHIVI