Le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Togo ont signé, Ce jeudi 7 février dernier à Lomé, une convention de financement du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques (MIFA).
A travers cette convention, le FIDA met à la disposition du Togo 35,07 millions de dollars, soit 20, 2 milliards FCFA pour financer le Projet d’appui au Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques (ProMIFA) sur une durée de six ans à partir de 2019. 50% du montant est un don tandis que les 50% restant sont un prêt concessionnel. Le ProMIFA contribuera à révolutionner le secteur agricole togolais. Il comporte trois composantes en lien avec les piliers du MIFA. Il s’agit de l’appui technique au développement des chaînes de valeurs agropastorales et à l’accès au marché (38%) ; l’appui au développement des produits financiers (45%) ; et l’appui institutionnel au MIFA, coordination et gestion du ProMIFA (17%).
Les documents ont été signés par le ministre de l’Economie et des finances, Sani Yaya et le directeur de la division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, Lisandro Martin. Celui-ci a indiqué que cet accord de financement porte le total de financements de FIDA en appui au développement du secteur rural et agricole togolais à 100 millions de dollars depuis le début de la coopération entre le Togo et le FIDA. Il a relevé que le Togo a fait des progrès significatifs largement reconnus, en matière de la réduction de la pauvreté. Cependant, il note que des efforts restent encore à faire, notamment en matière de pauvreté rurale qui affecte particulièrement les femmes et les jeunes, qui constituent les forces vives du monde rural et de la nation.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, cet accord de financement est le résultat de la volonté politique et de la vision du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé incarnée dans le Plan national de développement (PND) qui, sur la période 2018-2022, prévoit un processus de transformation structurelle et profonde de l’agriculture afin d’en faire un levier de création d’emplois, de richesse et d’accroissement des revenus des populations.
Le ministre Yaya a précisé que le ProMIFA permettra la formation-accompagnement de 160.000 membres des coopératives ; le financement d’environ 100.000 acteurs de la chaîne de la valeur agricole ; la création et la consolidation d’environ 40.000 emplois directs en milieu rural dont 10.000 auto-emplois.
Le ministre a souligné que le ProMIFA interviendra dans toutes les régions du pays sur les filières riz, maraîchage, aviculture et maïs tout en restant ouvert à d’autres cultures dont le sésame et le manioc.
Le ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique, Bataka Koutéra et sa collègue de la Planification du Développement et de la Coopération, Mme Tignokpa Demba ont assisté à la cérémonie.
Le MIFA en chiffres au terme de la phase pilote
La phase pilote du MIFA s’est déroulée de juin à décembre 2018. Les statistiques affichent comme bilan 11.768 producteurs impactés directement ou indirectement. Ce qui fait un taux de réalisation de 200% car au départ, 6.000 producteurs étaient ciblés sur les sites pilotes des zones d’aménagements agricoles planifiées de Sadori dans la préfecture de l’Oti, de Tagnamboul dans la préfecture de Dankpen, Blitta, Notsè dans la préfecture du Haho et les périmètres irrigués de Kovié dans la préfecture de Zio et d’Agoméglouzou dans le Bas-Mono. Dans l’ensemble, la réalisation physique de toutes les activités atteinte par la phase pilote du MIFA est de 81%.
Le MIFA a appuyé les agriculteurs dans le suivi des itinéraires. Ceci grâce à l’accompagnement des Conseillers d’exploitation agricole (CEA). Cet encadrement de proximité a permis un changement des mentalités et des pratiques dans le secteur agricole d’abord dans les zones pilotes puis sur tout le territoire national.
Plusieurs consultations ont été menées avec une cinquantaine d’agrégateurs pour la recherche de débouchés qui s’est matérialisée par la négociation de plus de 10.000 tonnes de riz ; 3500 tonnes de maïs ; 10.000 tonnes de manioc et 11.565 tonnes de Soja. Mais la spéculation qui souffre d’écoulement à ce jour est le manioc car la majorité des agrégateurs exige le respect des normes internationales de production et de transformation en matière de qualité. C’est pour cette raison que le MIFA accompagne l’initiative présidentielle sur le manioc en organisant la structuration de la filière.
Par ailleurs 136 coopératives composées de 3914 membres dont 1550 femmes soit 40% disposant de plus de 3000 hectares à cultiver ont été structurées et 5919 personnes dont 2606 femmes soit 44% ont été mobilisées lors de réunions foraines dans 119 villages.
Conformément à une décision du conseil des ministres, tenue le mercredi 6 février 2019, le MIFA est désormais une Société Anonyme (SA) dans le cadre d’un partenariat public privé pour la mobilisation de ressources importantes au profit du secteur agricole togolais.