Face à la menace croissante des médicaments falsifiés, les parlementaires participent à un séminaire sur la lutte contre les Produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés (PMQIF), les 24 et 25 juin au siège de l’Assemblée nationale.

Ce séminaire est organisé par l’Assemblée nationale en collaboration avec la Fondation Brazzaville, leader technique de l’Initiative de Lomé. Cette initiative de Lomé facilite la compréhension du phénomène des faux médicaments et globalement l’adoption des stratégies de lutte contre ces médicaments.

La session regroupe des députés, des experts de la santé publique, des représentants du secteur pharmaceutique ainsi que des partenaires techniques et financiers. L’objectif est de sensibiliser les parlementaires aux risques sanitaires posés par ce problème majeur de santé publique, d’examiner les efforts nationaux pour contrer cette menace et d’explorer les opportunités offertes par l’Initiative de Lomé.

Les discussions aborderont l’état actuel de la prolifération des médicaments contrefaits au Togo, en Afrique et mondialement ainsi que les stratégies pour lutter contre les PMQIF, les progrès du Togo dans l’implémentation des solutions et les perspectives pour le système national de régulation pharmaceutique.

Le président de l’Assemblée nationale, Sevon Tépé Adédzé, a invité les députés à lutter contre ces produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. Il a exhorté les parlementaires à la priorité nationale en raison de leur impact considérable sur la population. « Ensemble, nous avons le pouvoir de sécuriser les chaines d’approvisionnement, pharmaceutiques, d’éduquer les populations, et d’instaurer un cadre juridique implacable contre les faussaires », a dit le président de l’Assemblée nationale.

Ce séminaire, poursuit-il, « est un appel à l’éveil des consciences, un cri pour que nous législateurs, devenions les remparts contre cette injustice… réfléchissons à bâtir un avenir ou aucun enfant ne perdra sa vie à cause d’un médicament falsifié », a-t-il signifié.

Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Pr Tchin Darré, a rappelé que ces échanges doivent déboucher sur des mesures concrètes pour garantir l’accès à des médicaments sûrs, de qualité et abordables, essentiels pour réussir la couverture sanitaire universelle. Pour le ministre, « ce séminaire offre au secteur de la santé une opportunité de rendre compte des activités menées dans le cadre de cette initiative, de répondre aux préoccupations des représentants du peuple et de promouvoir une meilleure compréhension des enjeux pour mieux servir nos populations ». Cette rencontre servira, dit-il, de cadre pour plaider en faveur de l’adoption des projets de loi en instance, visant à renforcer l’arsenal juridique dans la lutte contre ce trafic illicite.

Un défi de santé publique majeur

Les experts, durant le séminaire, ont dressé un état des lieux alarmant. Ils ont indiqué qu’en Afrique, près d’un médicament sur cinq est soit contrefait, soit de qualité inférieure et donc non conforme, ce qui constitue un risque important pour le système de santé publique sur le continent.

« Le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés représente une menace grave pour nos Etats, compromettant l’accès à des soins de santé de qualité privant ainsi les populations de médicaments essentiels, sûrs et abordables », a fait savoir Pr Tchin Darré. Il a relevé qu’en l’absence d’un cadre juridique approprié pour la prévention et la répression des infractions liées à la contrefaçon de produits médicaux, c’est à la fois le système sanitaire mais surtout la couverture sanitaire universelle qui est menacé.

Le directeur de la Fondation Brazzaville, Foulo Basse a mentionné que les médicaments contrefaits constituent un défi social, sociétal, et économique qui nécessite, entre autres, le renforcement de la loi pharmaceutique et les sanctions pénales contre les trafiquants de médicaments falsifiés.

L’initiative de Lomé avait été initiée le 18 janvier 2020. Elle a été concrétisée par une déclaration politique visant deux objectifs majeurs : l’un sur le renforcement des législations nationales à travers la mise en place de sanctions pénales sévères et l’autre, l’adhésion aux instruments juridiques internationaux pertinents, notamment la convention « Medicrime » du conseil de l’Europe, la convention de Palerme des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et le traité instituant l’Agence Africaine du Médicament.

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