Les agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB) appuyés par le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) et de EAGLE-Togo, ont mis fin le 19 mai dernier, dans un quartier de Lomé, aux agissements de deux présumés trafiquants de faune qui s’apprêtaient à faire une transaction de deux peaux de lion, cinq peaux de léopard, trois peaux de serval, seize dents d’hippopotame et trente griffes de lion.
Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation de dépouilles d’espèces animales intégralement protégées par la CITES et les textes togolais portant classification et protection des espèces sauvages, les nommés YEKPON Lucien, un récidiviste et DAKO Marc, sont d’abord mis en garde à vue, avant d’être déférés le 24 mai 2022 à la prison civile de Lomé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.
Une perquisition au domicile du récidiviste arrêté, n’a permis de saisir tout autre produit ou autre dépouille d’animal intégralement protégé. Le lion, emblème de plusieurs Etats africains dont le Togo, est menacé d’extinction et l’Afrique de l’Ouest ne compte plus que moins de 400 lions vivants.
La lutte contre la criminalité faunique prend une nouvelle dimension avec cette arrestation de ces deux présumés trafiquants de faune. Au moment de leur interpellation, le propriétaire des produits n’a du tout pas voulu venir au lieu de la transaction. Il a donc envoyé son intermédiaire Marc pour le faire et lui rendre compte après la vente des produits emballés dans deux gros sacs. Marc après arrestation a conduit les agents au domicile de Lucien qui attendait patiemment, et fut aussi arrêté.
Même si les peaux saisies, une arrestation première nature sur les peaux des félins, ne proviennent pas de la faune et des réserves du Togo, le pays reste une plaque tournante d’exportation et de transit de spécimens d’animaux et de flore sauvages. Mais les autorités, à part les textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées ratifiés, s’activent en contribuant à la lutte contre la criminalité liée au trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages tout en assurant une sécurité environnementale.
Selon le Coordinateur Assistant d’EAGLE-Togo, le braconnage et le trafic Illicite de la faune posent un grand nombre de défis, notamment causés par l’existence d’un nombre de délits connexe tels que la fraude, la contrefaçon, le blanchiment d’argent, la violence et la corruption. « L’arme la plus efficace pour lutter contre cette criminalité faunique aujourd’hui reste l’application stricte de la loi et le combat efficace de la corruption », a-t-il souligné.
Aussi, l’article 761 du nouveau code pénal dans son volet environnement, sanctionne toute personne qui détruit ou fait le commerce direct ou indirect sans droit d’espèces animales ou végétales à une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinq millions de francs CFA sans préjudice de toute autre disposition au code.
Pourtant, l’exploitation agricole et l’urbanisation de la savane en Afrique de l’ouest, sous l’effet du fort accroissement démographique, menacent les lions, dont les deux tiers ont disparu au cours des 50 dernières années. Il n’en subsiste qu’environ 400 lions en Afrique de l’ouest.
Selon les récents rapports de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les lions d’Afrique de l’ouest ne vivent plus que sur de petits territoires à l’intérieur de parcs protégés. Par exemple, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont respectivement perdu 79 % et 80 % de leur paysage naturel au profit de l’agriculture, souligne un rapport de Panthera.
Le braconnage des félins (lion comme le léopard) constitue une menace qui pèse sur l’espèce qui est sur la liste rouge de la CITES. Si rien n’est fait pour les protéger de la destruction des habitats et du braconnage, entre autres, l’Afrique de l’Ouest pourrait perdre ses lions d’ici cinq ans. Rappelons que les peaux de fauves saisies au Togo, proviennent de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale. (EAGLE-Togo)