Une conférence-débat sur le thème « Combattre la corruption par des systèmes judiciaires efficaces et efficients » a marqué la célébration de la quatrième édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption, le samedi 11 juillet à Lomé. Cette manifestation est à l’actif de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA). Elle a connu la participation des membres du gouvernement, des responsables du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), de l’Office togolais des recettes (OTR), des organisations de la société civile impliqués dans la prévention et la lutte contre la corruption, des préfets et des maires des préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé ainsi que des inspecteurs généraux des départements ministériels. L’objectif est de célébrer l’instrument juridique panafricain qu’est l’adoption de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption le 11 juillet 2003 à Maputo au Mozambique. Il était précisément question d’analyser les réformes réalisées par le Togo en matière de bonne gouvernance afin de pouvoir faire le bilan du chemin parcouru en vue d’envisager les perspectives d’avenir. Cette rencontre a également permis de ressortir des résolutions et recommandations destinées à hisser davantage le système judiciaire du pays au niveau des standards internationaux.

Cette conférence a permis aux participants de débattre du thème de la célébration et de suivre deux exposés sur les thèmes « Combattre la corruption par des systèmes efficaces et efficients » et « L’appareil judiciaire dans la lutte contre la corruption au Togo ». Ils ont été développés respectivement par Me Claude Amégan, membre du conseil de l’Ordre des avocats et M. Yao Mawuli Fiawonou, avocat général à la Cour suprême du Togo. Les orateurs ont mis en exergue les actions du système judiciaire et son rôle central dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Le ministre de la Justice, Pius Agbétomey a énuméré les avancées du Togo en matière de lutte contre la corruption, entre autres, le programme quinquennal de la modernisation de la justice adopté en 2005 par le gouvernement, prolongé par le programme d’appui à la justice qui a favorisé l’amélioration du cadre physique de l’administration de la justice, l’augmentation substantielle du nombre de magistrats et du personnel judiciaire, ainsi que de la modernisation de la législation togolaise. Le ministre a aussi mentionné les réalisations du pays en matière de bonne gouvernance notamment les ratifications du nouveau code pénal intégrant les incriminations contenues dans les conventions promulgué le 24 novembre 2015 et celle de la loi portant nouvelle organisation judiciaire en 2019. « A l’heure actuelle, la mouture du nouveau code de procédure pénale d’environ 1450 articles est en pleine étude aux fins d’une prochaine validation. Entre temps en 2013, le statut de la magistrature a été modifié dans le but de renforcer l’indépendance économique et l’efficacité professionnelle des magistrats afin de les mettre à l’abris du besoin qui pourrait les exposer éventuellement à la tentation de la corruption », a relevé M. Agbétomey. Le président de la HAPLUCIA, Essohana Wiyao a fait savoir que dans cette bataille décisive contre l’impunité, la justice sera de plus en plus sollicitée et son action sera déterminante. A l’en croire, un système judiciaire efficace et efficiente, est avant tout, une justice indépendante, impartiale et diligente, animée et rendue par des acteurs intègres et exempts de tout soupçon de vénalité. Il a fait remarquer qu’avec la volonté affichée du chef de l’Etat, de mettre l’accent sur la répression lors de sa campagne pour l’élection présidentielle du 22 février dernier à Atakpamé, une ère nouvelle va s’instaurer dans le pays « Nous espérons vivement que le président de la République va siffler bientôt la fin de la récréation par une déclaration forte contre l’impunité et en faveur d’une tolérance zéro des actes de corruption et infractions assimilées », a souhaité M. Wiyao. Selon lui, les ministres et les premiers responsables des différents organismes publics n’auront plus d’autres choix que de sortir les rapports de contrôle des tiroirs pour les transmettre à la justice afin que les prédateurs des deniers publics répondent de leurs actes. Il a également précisé que La Cour des comptes et les autres organes de contrôle seront davantage motivés dans leur travail, les chefs des parquets n’hésiteront plus à se saisir et à ouvrir des enquêtes immédiates sur les soupçons de malversations qui fuitent quotidiennement de la presse et l’action de la HAPLUCIA sera aussi de plus en plus percutante et visible. DHK/MG

 

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