Le Pape a poursuivi mercredi 12 juin sa catéchèse sur l’Esprit Saint lors de l’audience générale place Saint-Pierre, s’arrêtant cette fois-ci sur son rôle dans la Révélation tel que les Écritures en témoignent.
François a d’emblée rappelé combien le Credo proclame la doctrine de l’inspiration divine des Écritures, lorsque nous disons que le Saint-Esprit «a parlé par les prophètes». En effet, l’Esprit Saint, qui a inspiré les Écritures, est aussi celui qui les explique et les rend éternellement vivantes et actives; «d’inspirées, il les rend inspirantes», a relevé le Souverain pontife, poursuivant sa méditation: «Il peut arriver, en effet, qu’un certain passage de l’Écriture, que nous avons lu tant de fois sans émotion particulière, nous le lisions un jour dans un climat de foi et de prière, et alors ce texte s’illumine soudain, il nous parle, il éclaire un problème que nous vivons, il rend claire la volonté de Dieu pour nous dans une certaine situation.»
«À quoi ce changement est-il dû, sinon à une illumination de l’Esprit Saint?» a interrogé François, affirmant que «les paroles de l’Écriture, sous l’action de l’Esprit, deviennent lumineuses»; la Lettre aux Hébreux le rappelle: «Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants; […] elle juge des intentions et des pensées du cœur» (4,12).
L’Église, interprète autorisée du texte inspiré
Pour l’évêque de Rome, il est clair que l’Église se nourrit de la lecture spirituelle de l’Écriture Sainte, c’est-à-dire de la lecture faite sous la conduite de l’Esprit Saint qui l’a inspirée. «En son centre, comme un phare qui illumine tout, se trouve l’événement de la mort et la résurrection du Christ, qui accomplit le plan du salut, réalise toutes les figures et les prophéties, dévoile tous les mystères cachés et offre la vraie clé de lecture de toute la Bible», a déclaré le Pape.
L’Apocalypse en effet décrit tout cela avec l’image de l’Agneau brisant les sceaux du livre “écrit au-dedans et à l’extérieur, scellé de sept sceaux” (cf. 5,1-9), c’est-à-dire l’Écriture de l’Ancien Testament. «L’Église, Épouse du Christ, est l’interprète autorisée du texte inspiré, la médiatrice de sa proclamation authentique. Elle est chargée d’aider les fidèles et tous ceux qui cherchent la vérité à interpréter correctement les textes bibliques», a soutenu le Souverain pontife, encourageant à pratiquer la Lectio Divina en consacrant un moment de la journée à la lecture personnelle et méditative d’un passage de l’Écriture.
Huit minutes d’homélie
François de relever que la lecture spirituelle de l’Écriture par excellence est la lecture communautaire qui se fait dans la Liturgie et en particulier lors de la Sainte Messe. «L’homélie doit aider à faire passer la Parole de Dieu du livre à la vie», a plaidé le Pape, reconnaissant toutefois que pour cela l’homélie doit être brève, relatant une image, une pensée, un sentiment. «L’homélie ne doit pas durer plus de huit minutes, car au-delà, l’attention se perd et les gens s’endorment, et ils ont raison. C’est ce que je veux dire aux prêtres, qui parlent tant, tant et tant, et dont on ne comprend pas ce qu’ils disent. Une homélie courte: une pensée, un sentiment et une »chose » d’action, comment faire. Pas plus de huit minutes. Parce que l’homélie doit aider à faire passer la Parole de Dieu du livre à la vie.»
Une parole de Dieu peut illuminer la journée
Le Successeur de Pierre s’est dit aussi convaincu que parmi les nombreuses paroles de Dieu que nous entendons chaque jour à la Messe ou dans la Liturgie des Heures, il y en a toujours une qui nous est spécialement destinée. «Si nous l’accueillons dans le cœur, elle peut illuminer notre journée et animer notre prière. Encore faut-il ne pas la laisser tomber dans le vide!», a ajouté François, exhortant à lire la Bible et à ne pas oublier son Évangile de poche: «Gardez-le dans votre sac, dans votre poche, et à un moment de la journée, lisez-en un passage. Cela vous rapprochera beaucoup de l’Esprit Saint qui est dans la Parole de Dieu.»