Des journalistes des radios de Kpalimé et des trois radios du septentrion ont été appelés à prendre conscience de la situation qui prévaut dans le nord du pays afin de mieux informer et rassurer les populations, lors d’une table de réflexion et de concertation, le samedi 21 mai à Kpalimé. Cette rencontre a été initiée par le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) et l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) en collaboration avec la Coalition des Organisations de Jeunesse contre l’Extrémisme Violent (COJEV). Il s’agit à travers cette rencontre de donner l’opportunité aux journalistes de réfléchir sur la mise en place d’une stratégie de sensibilisation des populations suite à l’attaque dont le Togo a été victime dans la nuit du 11 et 12 mai. Il a été aussi question de réaliser une émission à diffuser au sein des communautés afin d’amener celle-ci à jouer son rôle citoyen et patriotique. Ainsi les participants ont réalisé une émission à diffuser en termes de sensibilisation de la population sur le comportement à adopter sur le plan sécuritaire en cette période très sensible.
« Les attaques sont évidentes, aujourd’hui ce ne sont plus des menaces qui planent sur nous et il est important que les journalistes étant des faiseurs d’opinions, sachent comment traiter l’information pour pouvoir toucher leur cible et également s’imposer et imposer certaines normes de ligne de lecture aux lecteurs et aux auditeurs », a précisé Eli Goka, président de COJEV. Celui-ci a également convié les journalistes à collaborer avec les forces de défense et la population. « Vous savez les Forces de Sécurité et de Défense (FSD) font déjà le travail, donc ce qui reste à faire c’est la collaboration entre les forces de sécurité et la population et le message qu’il faut porter aux populations ne peut venir que des médias. C’est très important que chaque fois qu’il y a une émission ou des articles de presse on puisse lire des messages de réconciliation, de sensibilisation dans la lutte contre le terrorisme ou l’extrémisme violent » a rappelé M. Goka aux journalistes. Il a appelé à taire les divergences, les différends et les règlements de compte et à faire face à l’ennemi commun.
Le président de COJEV a exhorté les hommes des médias à la vigilance et au bon traitement de l’information. Il leur a demandé de conscientiser les jeunes afin qu’ils ne tombent pas dans la manipulation et deviennent une proie au gain facile. « Nous estimons qu’il est important de faire comprendre aux jeunes de ne pas se laisser manipuler, ne pas se faire enrôler, parce qu’on ne partage pas les mêmes conditions religieuses, les mêmes lectures par rapport à la gestion du pays » a-t-il précisé. M. Goka a rappelé les conséquences du terrorisme, soulignant que lorsqu’il s’installe et s’abat sur un pays, c’est la déstabilisation et la débandade totale, causant des déplacements internes et externes.
Abondant dans le même sens, le président du CONAPP, Tchagnao Arimiyao a rappelé le rôle que doivent jouer les journalistes dans ces genres de situation. « Il est vrai que, de façon isolée, chacun peut faire sa part, mais, pour consolider ce qui se fait, les journalistes doivent jouer leur partition. Nous avons conscience de la menace terroriste qui frappe l’extrême nord du pays. Nous pensons que cette menace interpelle toutes les couches sociales. Qu’on soit journalistes, paysans, militaires, chacun doit se sentir concerné et chercher à voir ce que nous, en tant qu’hommes des médias pouvons faire pour sensibiliser et rassurer la population », a souligné M. Tchagnao.
Le président de l’OTM, Fabrice Pétchézi et M. Tchadja Michel ont pour leur part souligné, qu’au-delà de ce que font les autorités sur le plan défense et également en matière d’initiatives de développement, les médias doivent quant à eux jouer un important rôle dans le sens de maintien d’un climat de paix à travers des émissions de sensibilisation des citoyens. Ils doivent aussi éveiller en les citoyens, l’esprit collaboratif, patriotique et citoyen afin de signaler, dénoncer tout individu, tout comportement et tous
mouvements suspects, aux forces de défense et de sécurité, d’après eux. AYH/BA
