Le festival biannuel de théâtre musical OPERA est de retour pour sa 16ème édition. Celle-ci promet d’être exceptionnelle, avec plus de 25 pièces présentées pendant plusieurs semaines à Prague, par des compagnies venues de toute la Tchéquie et de Slovaquie. Elles se produiront sur les prestigieuses planches du Théâtre national, mais également dans différents lieux de la capitale tchèque.
Le festival s’est en effet peu à peu imposé comme une institution à Prague depuis sa création en 1993. Il a pour premier objectif de présenter les réalisations des théâtres tchèques, moraves et silésiens, qui ont carte blanche pour décider quelles pièces montrer. Mais depuis quelques années, des troupes slovaques sont également invitées, nous explique Kateřina Hipská, responsable des relations publiques du festival :
« Bien entendu, quand on évoque la participation des troupes slovaques, on pense tout d’abord à notre appartenance commune au sein d’un même pays, la Tchécoslovaquie, avant la séparation entre la Tchéquie et la Slovaquie dans les années 1990. Les professionnels travaillant dans le monde du théâtre ont cependant continué à entretenir des relations étroites malgré le fait qu’il y ait maintenant deux États distincts. De nombreux metteurs en scènes, acteurs, artistes et producteurs slovaques travaillent maintenant en République tchèque, et vice-versa. Le festival a initialement été créé ici à Prague, en Tchéquie, mais comme de nombreux professionnels et artistes slovaques travaillaient et se produisaient déjà ici, c’est tout naturellement que le festival a évolué afin de les inclure, ce n’était pas une idée prise du jour au lendemain sur un coup de tête. »
Ce festival sera donc l’occasion pour les troupes tchèques et slovaques de proposer des pièces de compositeurs célèbres, à l’instar de la Salomé de Strauss ou encore de la Clémence de Titus, écrite par Mozart à l’occasion du couronnement de Léopold II comme roi de Bohême, mais également de proposer des œuvres plus modernes, comme Il cappello di paglia di Firenze du célèbre compositeur italien Nino Rota, connu notamment pour avoir composé les musiques de la trilogie du Parrain. Et ce, bien entendu, avec l’objectif de démocratiser le genre, nous indique Kateřina Hipská :
« Le festival a bien sûr d’abord été créé pour ceux qui aiment l’opéra, cependant grâce aux troupes indépendantes et aux choix parfois surprenants des lieux de représentation, nous essayons de nous ouvrir à un public plus jeune, à un public qui potentiellement considère l’opéra comme quelque chose de très rigide, traditionnel et classique. Ce n’est vraiment pas le cas ! Vous pouvez venir écoutez de l’opéra en jeans dans l’espace culturel La Fabrika ou dans d’autres théâtres plus petits, et vivre une expérience totalement différente. Ce n’est pas l’opéra comme montré dans le film Pretty Woman ! »
« Nous avons en effet trois performances qui conviennent aux enfants suivant leur âge. Une de ces pièces, du compositeur tchèque Jaroslav Křička se nomme ‘Tlustý pradědeček a loupežníci’ (Le gros arrière-grand-père et les voleurs). C’est une magnifique comédie écrite dans les années 1930, qui plaira aux petits enfants à partir de trois ans. Ensuite, nous avons une adaptation de La Fiancée vendue de Smetana jouée par la célèbre marionnette Hurvínek et par le Théâtre national de Brno. Le spectacle aura lieu au théâtre Spejbl et Hurvínek. Enfin, le Petit Prince sera joué par le théâtre d’État de Banská Bystrica, en Slovaquie. La pièce s’adresse à un public un peu plus âgé, à partir de 7 ans. Celle-ci a fait salle comble les dernières années à Banská Bystrica et certaines personnes font même le voyage depuis la Slovaquie pour la voir jouer à Prague. C’est une pièce que nous attendons beaucoup car l’histoire écrite par Saint-Exupéry est adaptée avec brio à la scène, et est accompagnée par une musique incroyable. »
« Je dirais en effet que les Tchèques sont assez férus d’opéra. Nous avons de nombreux compositeurs et musiciens célèbres qui sont nés et qui ont grandi sur les terres de Bohême, de Moravie et de Silésie, comme Bedřich Smetana, Antonín Dvořák ou Leoš Janáček. (…) Nous sommes une nation fière de ce que nos artistes ont créé. Il existe même un dicton en tchèque qui dit que tous les Tchèques sont des musiciens. C’est sûrement le cas car les Tchèques vont dès leur enfance dans des écoles spécialisées après les cours, pour chanter, pratiquer une activité artistique ou un instrument de musique. C’est quelque chose de réellement ancré dans notre culture. »
Avis aux amateurs donc, le festival se déroule jusqu’au 18 avril dans les différents théâtres de Prague.