Depuis le mardi 3 septembre 2024, les entrepreneurs togolais participent à une master class dédiée à la finance islamique, sous le thème : « La finance islamique : une alternative pour soutenir la croissance des PME africaines ».
Organisée par PEPAFI, cette formation de deux jours, qui se tient les 3 et 4 septembre, réunit divers acteurs : représentants étatiques et institutionnels, organisations professionnelles, PME de tous les secteurs (primaire, secondaire, tertiaire), ainsi que des professionnels du secteur financier intéressés par la finance islamique.
L’événement a été marqué par quatre interventions principales, notamment une introduction à la finance islamique, la structuration de projets financiers adaptés aux banques et microfinances, ainsi qu’une présentation détaillant les conditions d’éligibilité des entreprises au financement islamique.
Cherif Abbas, consultant en finance islamique venu de Côte d’Ivoire, a expliqué que cette initiative vise à promouvoir une finance fondée sur les principes de la jurisprudence islamique, mettant l’accent sur l’éthique. Il a souligné que, dans la finance islamique, l’impact social est prioritaire par rapport à la rentabilité financière. « Un projet rentable sans impact social n’intéresse pas les institutions financières islamiques. Il est essentiel de mettre l’éthique en avant la rentabilité », a-t-il affirmé. Il a également mentionné que la finance islamique propose des produits accessibles aux populations souvent exclues du système financier classique, notamment grâce à la finance sociale, qui aide les plus démunis à sortir de la pauvreté.
Ce master class s’inscrit dans le cadre des exigences de l’espace UEMOA, où la finance islamique est institutionnalisée par les instruments de la BCEAO, de l’AEMEF et de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance. Abdel-Halim Touré Ali, président des PME au Togo, a ajouté : « La finance islamique offre une alternative intéressante pour les entrepreneurs, qu’ils soient musulmans ou non, en leur permettant de financer leurs projets, à condition que ceux-ci respectent les principes éthiques de l’Islam. »
Avec plus de 80 % des entrepreneurs du continent désormais intéressés par la finance islamique en raison de sa flexibilité, ce master class vise à démystifier ce mode de financement et à renforcer la confiance. Bien que la finance islamique soit encore émergente, elle s’adresse à tous ceux dont les projets respectent les valeurs éthiques prônées par l’Islam.
L’objectif de cette initiative est de sensibiliser et de former les PME togolaises, tout en créant des liens avec les institutions de financement pour rendre l’accompagnement en produits financiers islamiques une réalité concrète. La première édition de cette formation, tenue à Ouagadougou, avait rassemblé les institutions clés de l’écosystème de la finance islamique ainsi que des experts de la région.
Il est important de noter que la finance islamique exclut le financement d’activités jugées contraires à l’éthique, telles que la vente d’alcool, la pornographie, la vente d’armes, et toute autre activité préjudiciable à l’intégrité humaine et à la liberté de foi. Ce système de financement est ouvert non seulement aux musulmans, mais aussi à toute personne respectant ces principes éthiques, y compris les chrétiens.