Axel van Trotsenburg, Vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour le financement du développement, a eu une séance de travail ce jour avec des membres du gouvernement togolais à Lomé pour discuter des possibilités pour le pays d’accéder à des niveaux de financement nettement plus élevés auprès de l’Association internationale de développement (IDA*) .
En décembre 2016, une coalition de plus de 60 gouvernements des pays donateurs et emprunteurs a accepté d’intensifier la lutte contre l’extrême pauvreté avec un engagement record de 75 milliards de dollars pour l’IDA, l’organe du Groupe de la Banque mondiale qui appuie les pays les plus pauvres. Un tel engagement est la preuve de la solidarité manifestée par la communauté mondiale pour transformer la vie de milliards de personnes.
On estime que 60 pour cent du montant total engagé – à savoir 45 milliards de dollars – servira à financer des investissements dans les pays d’Afrique subsaharienne au cours des trois prochaines années. Ces financements permettront à l’IDA d’intensifier considérablement les interventions de développement dans les pays éligibles à son guichet, y compris le Togo, pour aider à lutter contre les conflits, la fragilité et la violence, les déplacements forcés, les changements climatiques, les inégalités de genre, et aider à promouvoir la gouvernance et le renforcement des institutions et créer des emplois.
Du 1er juillet 2017 au 30 juin 2020, l’enveloppe de l’IDA pour le Togo (enveloppe nationale) va doubler pour atteindre un montant de 230 millions de dollars. Lorsqu’on combine cela avec les 113 millions de dollars de financement IDA approuvés au deuxième trismestre de 2017 et les ressources provenant de l’enveloppe régionale de l’IDA, le montant total des dons et crédits de l’IDA s’élève à plus de 340 millions de dollars pour la période couverte par le nouveau Cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale pour le Togo. « Le financement et la panoplie des mesures proposées par l’IDA visent à stimuler une croissance inclusive et à créer de nouvelles opportunités », a déclaré van Trotsenburg. « Nous nous réjouissons dans la perspective de travailler avec le gouvernement et le secteur privé pour entreprendre des investissements transformationnels qui peuvent aider à stimuler l’économie du Togo, créer des opportunités pour les populations et rendre le pays plus résistant aux chocs et aux crises ».
Le Togo est également éligible aux ressources de l’IDA régionale qui finance des projets transformateurs au-delà des frontières. Il est aussi éligible au guichet de l’IDA pour le financement du secteur privé –private sector window (PSW)— pour pour stimuler les investissements privés dans les pays les plus pauvres et fragiles. Le PSW soutiendra les investissements qui sont généralement considérés comme étant trop risqués, mais qui peuvent avoir un impact potentiellement élevé sur le développement.
« De nombreux pays font face à des défis pour attirer des investissements réussis, innovants et responsables qui, à leur tour, peuvent influer sur la perception des risques que pourraient avoir les investisseurs nationaux et étrangers », a déclaré van Trotsenburg. « En associant les ressources publiques et privées pour éliminer les risques liés aux investissements, le PSW va accroître la capacité du secteur privé à créer des marchés et à démontrer qu’avec un bon rendement risque/profil, les marchés frontaliers sont attrayants et rentables, et qu’ils peuvent encourager davantage d’investissements ».
Le PSW se base sur l’appui du Groupe de la Banque mondiale au secteur privé. Au cours de la dernière décennie, l’IDA, la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ont conjointement soutenu des investissements privés de plus de 100 milliards de dollars dans les pays de l’IDA. Ces interventions ont porté sur l’appui à des politiques et règlementations visant à faciliter les investissements complémentaires nécessaires, y compris les infrastructures physiques et les investissements directs dans le secteur privé. Les trois institutions vont œuvrer ensemble pour utiliser stratégiquement les ressources publiques en vue de catalyser les investissements privés sur ces marchés difficiles.
Au Togo, l’IDA soutient actuellement des projets visant à améliorer la productivité agricole, fournir des filets de sécurité sociale, assurer que les femmes et les enfants aient accès aux services de santé et de nutrition, et à créer des emplois pour les jeunes. Les nouvelles opérations à financer par l’IDA et qui ont été convenues dans le cadre du nouveau cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Togo couvrent les secteurs de l’énergie, la compétitivité et le développement des capacités, les infrastructures urbaines, les services logistiques, la santé, les services publics, la gestion des côtes et la gestion intégrée des catastrophes et des terres. Outre les opérations d’investissements, un certain nombre d’études analytiques et de services de conseil sont envisagés, notamment sur les questions suivantes : partenariats public-privé ; cadre fiscal ; stratégie de gestion de la dette ; évaluation de la politique foncière ; sources de croissance et de compétitivité ; évaluation des inégalités hommes-femmes ; services décentralisés ; et cadre stratégique pour l’économie bleue.
« Les ressources de l’IDA ont un impact significatif sur la qualité de vie et sur les opportunités offertes aux populations togolaises », a déclaré Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Togo. « Ces ressources appuient les efforts visant à créer des institutions publiques plus fortes, créer des emplois et un secteur privé dynamique, renforcer la prestation des services publics tels que les soins de santé et les filets de sécurité sociale et renforcer la résilience. Il s’agit-là des domaines qui aideront le Togo à réduire la pauvreté et à promouvoir une croissance durable ».
* L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des projets et des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 19 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.