Le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières en collaboration avec la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC) a organisé un atelier de lancement officiel du projet d’élaboration du plan d’action national de réduction des polluants climatiques de courte durée de vie Ce jeudi 15 février à Lomé au cabinet du dit ministère.
Ce projet d’une durée de 12 mois vise l’élaboration d’un document qui permettra d’identifier les sources des polluants climatiques et de proposer des mesures d’atténuation en vue d’aider le Togo à honorer les engagements pris vis-à-vis de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Selon les experts, les Polluants climatiques de courte durée de vie (PCCV) constituent aujourd’hui pour la communauté internationale une préoccupation majeure, parce qu’ils sont des substances dont les impacts sur l’environnement, la santé et l’économie mondiale, menacent dangereusement l’existence. Ces substances sont le noir de carbone, l’ozone troposphérique, le méthane et certains hydrofluorocarbures, qui ont une durée de vie relativement courte dans l’atmosphère par rapport au dioxyde de carbone (CO2) et à d’autres gaz à effet de serre (GES) à durée de vie plus longue, mais dont le pouvoir de réchauffement global est élevé.
Il est noté que les feux à ciel ouvert, notamment les incendies, les feux de forêts et de brousse, l’incinération des déchets urbains et agricoles et la combustion de combustibles dans les bâtiments résidentiels et commerciaux, sont une grande source d’émission de noir de carbone. Les émissions liées à la combustion du diesel, de la biomasse et du kérosène sont parmi celles ayant la plus forte concentration de noir de carbone, et de ce fait sont considérés comme prioritaires pour la réduction des émissions contribuant au changement climatique à court terme.
Les experts soulignent aussi que, le noir de carbone constitue une part importante des particules fines, principales causes de décès prématurés et de morbidité dans le monde. Ces particules fines et l’ozone troposphérique (O3) provoquent l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, l’essoufflement, l’exacerbation des troubles respiratoires, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et l’asthme, l’exacerbation des allergies, le risque accru de maladies cardiovasculaires et des décès prématurés. Il est à préciser que les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies aigues sont plus vulnérables à cet effet.
Quant aux émissions de méthane, elles sont d’après eux, rejetées lors de la production et du transport du charbon, du gaz naturel et du pétrole, de la décomposition de la matière organique présente dans les sites d’enfouissement de déchets solides urbains, certains systèmes d’entreposage du fumier du bétail, et des systèmes de traitement des eaux usées municipales et agroindustrielles. Il est reconnu que c’est le troisième plus important gaz à effet de serre à contribuer au réchauffement de la planète après la vapeur d’eau (H2O) et le dioxyde de carbone (CO2).
Pour le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières, André Jonhson le Togo s’est résolument engagé à apporter sa contribution à la réduction des substances incriminées. Il a cité à titre d’exemple, les grandes réformes qui sont en train d’être menées, notamment à travers la mise en place de la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE), qui a entre autres pour missions, de « veiller à la mise en œuvre effective des activités techniques et des programmes destinés à assurer la qualité des produits et services à tous les niveaux, tant du secteur public que privé, par les différentes structures techniques de la qualité ».
Il a également mentionné le décret pris par le gouvernement en conseil des ministres le 11 janvier 2018 portant réglementation de l’importation des véhicules automobiles d’occasion au Togo, la mise en service des transports en commun à travers la Société de Transport à Lomé (SOTRAL) et la promotion de l’utilisation des foyers améliorés sur le territoire national.
Pour le ministre Johnson, le gouvernement ne ménagera aucun effort pour continuer de respecter ses engagements pris vis-à-vis de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, à travers les mesures d’atténuation des gaz à effet de serre, tout en accélérant celles visant l’adaptation du pays au réchauffement climatique.