L’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) a organisé une rencontre régionale entre les associations et réseaux d’organisations non gouvernementales des cinq pays ouest africains membres travaillant avec les populations clés sur l’axe de migration Abidjan-Lagos les 11 et 12 septembre à Lomé, dans le cadre de l’accompagnement de ces Etats sur les questions sanitaires précisément en matière de lutte contre le VIH/sida.
Cette réunion a permis de créer une plateforme d’échanges entre les associations et réseaux nationaux œuvrant avec des Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres Hommes (HSH) le long du corridor Abidjan-Lagos, les réseaux panafricains de HSH et les acteurs de défense des droits humains notamment les comités de veille, forces de l’ordre, avocats, magistrats et journalistes. Ceux-ci ont discuté des succès, des bonnes pratiques, des contraintes en matière d’accès des HSH aux services de santés et aux services juridiques et les solutions à apporter pour combattre la discrimination des HSH, l’accès inégal à la santé et aux autres biens et services sociaux.

Au cours de ces assises, les résultats des interventions menées pour le renforcement du système communautaire et la suppression des obstacles juridiques à l’accès aux services de santé pour les HSH le long du corridor Abidjan-Lagos ont été présentés.
Les participants ont également échangé sur les bonnes pratiques transférables dans d’autres pays, les contraintes rencontrées et les leçons apprises. Ils ont également prioriser les problèmes identifiés et établi un plan pour leur résolution.
L’assistance a, par ailleurs, planché sur la récente décision du Fonds Mondial de mettre fin aux subventions régionales contre le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre et envisagé des actions concertées en vue de mobiliser des financements pour la continuité des interventions.
Le représentant du ministre de la Santé, M. Dagnra Anoumou a relevé l’importance de cet atelier qui permettra de progresser dans l’ensemble des droits pour les populations clés afin de mieux lutter contre le VIH/Sida dans les Etats concernés. Il a réaffirmé l’engagement et la détermination du gouvernement togolais à jouer sa partition dans ce combat et souhaité l’appropriation des engagements et résolutions par tous pour l’atteinte des objectifs visés.
Le directeur pays de l’ONUSIDA au Togo, Dr Mouala Christian et le représentant du
Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST), Damien Amouzou ont souligné la nécessité pour tous les acteurs d’échanger leurs expériences et de fédérer leurs actions pour l’efficacité de la lutte.
Pour le secrétaire exécutif de l’OCAL, Idrissa Koné, éradiquer l’épidémie du sida impliquera nécessairement de défendre le droit des populations clés notamment les HSH, des consommateurs de drogues injectables, des professionnel (le) s du sexe et de leurs clients, des personnes transgenres et des migrants à l’accès aux services de santé et services juridiques.
Selon lui, c’est en respectant les droits des laissés-pour-compte que ces derniers pourront jouer un rôle de premier plan pour mettre fin au sida, grâce à leurs connaissances et leur autonomisation, à leur mobilisation et à leur engagement. C’est pourquoi dit-il, dans le cadre de la mise en œuvre de la subvention du Fonds Mondial, son organisation a mis en place des comités de veille qui sont opérationnels et ont permis de documenter les cas de violences basées sur le genre.
Ces cas, a-t-il précisé, sont pris en charge par les psychologues et ceux nécessitant une prise en charge juridique sont confiés aux avocats des comités de veille.
- Idrissa Koné a, en outre évoqué le renforcement des capacités des conseillers des lignes vertes des pays, des journalistes et des avocats dans ce domaine. Il a annoncé une autre rencontre les 13 et 14 septembre à Lomé, à l’endroit d’autres acteurs.
L’OCAL est une institution intergouvernementale sous régionale créée le 30 avril 2002 par les chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Bénin, du Nigéria et du Togo pour apporter une réponse aux préoccupations transfrontalières notamment la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, la lutte contre le VIH/Sida et autres menaces sanitaires le long du corridor.