Pas de place pour la discrimination basée sur la religion au sein des institutions bancaires, financières et d’assurance au Togo. C’est le combat que mène le Syndicat des employés et cadres des Banques, des Etablissements Financiers et des Assurances du Togo (Synbank). Il a haussé le ton mardi 09 avril dernier pour protester contre la décision de l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers du Togo (APBEF-Togo) qui a privé les travailleurs de croyance musulmane à « jouir pleinement » la fête de Ramadan dont les préparatifs ont commencé dans l’après-midi de mardi. Cette association syndicale n’est pas non plus tendre avec l’APBEF d’avoir affiché une volonté de faire reculer les dispositions conventionnelles en matière de travail.
Devant les médias le mardi 09 avril 2024 à Lomé, ce syndicat des employés et cadres des Banques, des Etablissements Financiers et des Assurances du Togo (Synbank) dénonce la volonté de l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers du Togo (APBEF-Togo), de remettre en cause les dispositions conventionnelles en matière de travail ainsi que la privation des travailleurs à jouir pleinement de la fête musulmane dont les préparatifs ont été effectifs dans l’après-midi du mardi pour la communauté musulmane. En effet, les employés de banque, d’établissements financiers et d’assurance ont effectué une journée entière de travail sur décision unilatérale de l’APBEF, contre une demi-journée prévue par les dispositions conventionnelles en vigueur. Le Synbank en veut pour preuve, une déclaration de l’APBEF-Togo contenue dans une correspondance et dans les mêmes conditions, la demi-journée accordée lors du vendredi-Saint, pour permettre aux travailleurs chrétiens de jouir pleinement, de la demi-journée du vendredi-Saint. Il dénonce le caractère discriminatoire qui consiste à priver les fidèles musulmans de ce droit alors que le même droit avait déjà été récemment accordé à leurs collègues de foi chrétienne. « Le Bureau Exécutif National du Synbank, saisi par ses membres a voulu comprendre les causes de ce traitement sélectif vis-à-vis de la Communauté musulmane du Togo et des Banques, Etablissements Financiers de cette corporation » , a fait savoir le Secrétaire Général du Synbank, . M. Awoula Yati BABA.
Des démarches non fructueuses
Synbank annonce avoir mené des démarches pour rencontrer la Présidente de l’APBEF-Togo et le Directeur Exécutif dans le but de mener des discussions. Malheureusement, selon M. Awoula, ces démarches n’ont pas encore porté de fruits à cause de l’absence des responsables de l’APBEF-Togo à leur lieu de travail respectif. Cette démarche selon le Synbank, est une manifestation de sa volonté de privilégier le dialogue. Ce qui n’est pas le cas chez son interlocuteur qui n’est autre que l’APBEF.
De la nécessité de protéger la laïcité au Togo
Le Togo étant un pays laïc, « il serait inadmissible qu’une organisation des Employeurs (APBEF-Togo) malgré les dispositions relatives à la non-discrimination au Togo, puisse se livrer à cette attitude », déplore le Synbank qui rappelle que les autres années, la veille de la fête de Ramadan a été toujours chômée dans leur corporation.
IL a rappelé les dispositions de l’article 49 de la Convention Collective qui prévoient que les jours fériés, chômés et payés sont « ceux prévus par la législation en vigueur. Les après-midi des veilles de fête, des jours fériés et l’après-midi du vendredi-saint sont chômés ».
Non à la discrimination
Pour Synbank, l’absence de retour provenant de l’APBEF-Togo signifie le « développement d’un comportement anti-communauté musulmane du Togo » de sa part.
Tout en dénonçant les agissements des responsables de l’APBEF, le syndicat exige des explications sous peine d’appeler à une cessation de travail dans les jours à venir. Il a annoncé qu’un préavis a été déjà déposé sur la table des employeurs.