un présumé trafiquant arrêté en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux défenses d’éléphant le 11 juin 2024, dans un quartier périphérique de la capitale, a été déféré à la prison civile de Lomé. L’arrestation a été possible grâce aux agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB) appuyés par le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.
Une fois arrêtés, le nommé Rasmane Dialga a été d’abord mis en garde à vue à l’OCRTIDB, avant d’être déféré à la prison civile de Lomé, après avoir reconnu les faits à lui reproché devant le procureur. Il encoure une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.
Le présumé trafiquant, de nationalité burkinabè, est un fonctionnaire d’Etat Burkinabè. Il a quitté depuis le Burkina avec les deux défenses rangées au fond de son sac de voyage et mettre les habits dessus, puis traverser la frontière au Nord du Togo pour parcourir la distance Cinkassé – Lomé à bord d’un Bus de transport en commun.
Le trafiquant a l’habitude de gérer le business hors du territoire burkinabé en s’absentant de son service avec la complicité de son chef hiérarchique qui bénéficie des fruits du business en retour. Dans un premier temps, il a catégoriquement nié les faits, mais par la suite, il a fini par admettre qu’il était là pour vendre ces défenses d’éléphant qu’il a donc apporté.
La lutte contre le braconnage des éléphants fait généralement partie des compétences des autorités qui ont d’une part, ratifié des textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées, et ont ensuite, mis en place des services en charge de la protection de la faune et de la flore sauvages, afin de lutter efficacement contre le commerce international d’ivoire.
Selon le coordinateur national d’EAGLE-Togo, Darius TCHEYI, les espèces comme l’éléphant, le rhinocéros, les grands félins et les primates sont très rares et sous menace de disparition rapide. « Ces espèces ou leurs produits sont donc intouchables selon la loi et ceux qui se feront prendre sur le territoire togolais ou partout ailleurs, seront toujours présentés devant les juridictions aux fins de poursuites pénales avec des condamnations à des peines fortes. », a-t-il souligné, avant d’ajouter que : « les faits sur cette arrestation témoignent encore une fois, de méthodes de camouflage sophistiquées dont font usages les trafiquants pour faire traverser les produits illicites de faune aux frontières sans inquiétude.»
Le braconnage des éléphants et le trafic international d’ivoire mettent en péril l’existence de cette espèce animale remarquable. Du point de vue écologique, la disparition massive des éléphants modifie la dynamique écologique, change la composition des espèces et a des répercussions sur les pratiques d’élevage dans des zones très vastes.
Pourtant le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 individus par jour, réduisant considérablement le nombre à environ 415 000 pachydermes en Afrique.