Quatrième conférence annuelle et assemblée générale du Réseau d’Education et de Recherche de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WACREN) s’est ouverte le jeudi 15 mars à Lomé, en présence du Premier ministre, Komi Selom Klassou, représentant le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
Le chef du gouvernement a, à cette occasion, procédé au lancement du Réseau WACREN qui interconnecte les réseaux nationaux des écoles et universités des différents pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. On notait la présence à cette cérémonie, de plusieurs personnalités notamment des membres du gouvernement, des représentants des institutions de la République, de la cheffe de délégation de l’Union Européenne au Togo, Cristina Martins Barreira, du Président du conseil d’administration et du directeur général de WACREN, respectivement Prs Nii Narku Quaynor et Boubakar Barry.
Cette rencontre de deux jours organisée par WACREN en collaboration avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le Réseau d’éducation et de recherche du Togo (TogoRER) est placée sous le thème « WACREN-Libérer les potentiels ».
Elle a été marquée par plusieurs interventions notamment des messages de soutien de l’UEMOA, de la Commission de l’Union Européenne, de la Commission de l’Union africaine, de l’Association des Universités Africaines (AUA) et de certains réseaux régionaux et mondiaux à WACREN. Il y a eu également une visio-conférence des leaders RER à travers le monde (GEANT, ASREN, CLARA, NORDUnet, RENATER, RENU).
Ces assises que le Togo accueille pour la seconde fois en quatre ans, constitue un tournant décisif dans la marche commune du Réseau vers des systèmes éducatifs plus novateurs et plus modernisés. Elle offre l’opportunité de faire le point sur la question de la connectivité dans les espaces académiques de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Selon les organisateurs, depuis la conférence d’Accra en 2010 sur la connectivité au sein des institutions d’enseignement supérieur et de recherche, et qui a porté sur les fonts baptismaux le WACREN, l’idée de la création des réseaux nationaux d’éducation et de recherche en Afrique de l’Ouest et Centre, a fait son chemin dans les pays respectifs.
Pour eux, cette conférence est en effet, l’acte fondateur, le signal d’une nouvelle orientation stratégique des systèmes d’enseignement supérieur et de recherche, résolument engagés à faire de l’économie numérique le soubassement des économies du savoir.
Avec le lancement du Réseau, c’est plusieurs structures d’enseignement supérieur et de recherche publics comme privés des différents pays qui sont aujourd’hui interconnectées grâce aux efforts pour la mobilisation des infrastructures en fibres optiques et des équipements réseau sans fil dans les établissements universitaires. A l’instar de TogoRER pour le Togo, NgREN pour le
Nigéria, RENATER pour la France, INTERNET2 pour les Etats Unis, réseaux eux-mêmes interconnectés aux Réseaux Régionaux d’Education et de Recherche (RRER) dont le WACREN pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Cette démarche apporte des réponses pertinentes aux exigences actuelles du système éducatif, non seulement en termes de bande passante, mais aussi de mise à disposition de ressources scientifiques et pédagogiques appropriées, ainsi que de possibilités de coopération scientifique tant sur le plan national qu’international.
Le ministre en charge de l’Enseignement Supérieur, Octave Nicoué Broohm dans son discours d’ouverture, a souligné que le choix du WACREN pour les Etats a une portée stratégique indéniable, précisant que c’est la volonté des gouvernements engagés à renforcer le capital humain, à promouvoir une éducation inclusive et compétitive, au travers d’une politique de réduction de la fracture numérique.
Il a aussi appelé les différents régulateurs à soutenir davantage les politiques et les reformes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), à travers des tarifications préférentielles et une allocation suffisante de ressources. Il les a conviés également à couvrir dans la mesure du possible, les coûts opérationnels des Réseaux nationaux d’éducation.
Pour M Broohm, nul ne peut nier l’avantage comparatif que représente la fourniture des services de qualité en matière de connectivité. « Il s’agit, somme toute, d’un atout majeur pour l’enseignement supérieur et la recherche en cours de mutations. Et pour notre sous-région, elle est un catalyseur indispensable des principes fédérateurs d’égalité et d’interdépendance, de coopération inter-Etats, de solidarité et d’autonomie collective, d’harmonisation des politiques et programmes d’intégration, d’employabilité des jeunes, indispensables pour l’émergence économique de nos pays », a-t-il relevé.
Le directeur général de WACREN, Dr Boubakar Barry a promis que tout sera mis en œuvre pour l’atteinte des objectifs du réseau à savoir « mettre à la disposition de notre communauté d’enseignement supérieur et de recherche une infrastructure de classe mondiale qui va permettre de libérer le potentiel de nos chercheurs, enseignants, étudiants et autres membres de notre communauté ».
Il a fait savoir que le Réseau WACREN est lancé avec une connexion GARNET-NgREN (Ghana-Nigeria), ajoutant que cette connexion sera suivie dans quatre jours de la liaison Lagos- Londres, connectant ainsi WACREN au réseau pan-européen GEANT et aux autres réseaux régionaux.
« Vont suivre dès le prochain trimestre la connexion au réseau WACREN des réseaux nationaux du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Togo », a-t-il confié, indiquant que leur plan est de connecter une dizaine de réseaux nationaux d’éducation et de recherche de la sous région au réseau mondial d’éducation et de recherche. M. Boubakar Barry dit compter sur la parfaite coopération de leurs partenaires MainOne et XON qui fournissent la connectivité et les équipements pour cette première phase du déploiement du réseau WACREN.