Le Togolais Vigninou Gamadigbé, Doctorant en Sciences Economiques et de Gestion et Enseignant Chercheur à l’Université de Lomé (UL) a ravi cette année le « Prix Abdoulaye FADIGA » pour la promotion de la recherche économique. Cette prestigieuse récompense lui a été remise par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) le mercredi 21 novembre à son siège à Dakar au Sénégal.
La cérémonie de remise de ce Prix dotée d’une enveloppe de dix millions (10.000.000) de FCFA a été retransmise à Lomé, par visioconférence, en présence du directeur national de la BCEAO Kossi Ténou, entouré de ses principaux collaborateurs et d’autres éminentes personnalités du monde économique et politique.
Depuis 2008, la BCEAO organise, tous les deux (2) ans, un prix dénommé « Prix Abdoulaye FADIGA » pour la promotion de la recherche économique, en vue d’encourager les jeunes chercheurs dont les travaux particulièrement remarquables, auront apporté un éclairage nouveau sur la politique monétaire ou les politiques économiques des pays de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEOMOA). L’institution du « Prix Abdoulaye FADIGA » constitue un jalon nouveau d’une série d’actions soutenues de la Banque Centrale dans le domaine de la recherche économique dans les Etats membres de l’UEMOA. Il devrait susciter la production de travaux de recherche de qualité sur la formulation et la mise en œuvre de politiques économiques dans lesdits Etats.
Le « Prix Abdoulaye FADIGA » a également pour vocation de constituer un cadre d’émulation pour les chercheurs, afin d’améliorer de façon significative la production scientifique au sein de l’Union.
Cette sixième édition a récompensé trois lauréats à savoir le Togolais Vigninou Gamadigbé classé premier qui a remporté le « Prix Abdoulaye FADIGA » d’une valeur de 10.000.000 FCFA en plus de deux Ivoiriens et un Béninois qui ont reçu des prix d’encouragement. Le succès de M. Vigninou Gamadigbé est dû à la qualité de son travail. Son thème est intitulé le thème « Survie des Banques de l’UEMOA : les nouvelles exigences de fonds propres sont-elles pertinentes». Ses travaux plaident en effet pour une meilleure gestion des institutions bancaires relativement au pilotage des fonds propres et à la prise de risque. Une étude évaluée sur la pertinence de la problématique, la qualité de la revue de la littérature, la robustesse de la méthodologie et de la rigueur de l’analyse.
Les responsables ont laissé entendre que depuis plusieurs années, la BCEAO a érigé la recherche économique au rang de ses priorités en raison de sa contribution à une meilleure formulation de la politique monétaire. En effet, la recherche économique permet d’avoir une vision prospective des mécanismes à mettre en œuvre dans les économies et d’anticiper les défis majeurs auxquels il faut faire face dans un monde en mutation continue. A cet égard, elle constitue un maillon essentiel dans la définition et la conduite de la politique économique en général et monétaire en particulier.
Selon les dirigeants, à la BCEAO, les activités de recherche ont démarré avec la création en novembre 1993, d’une Cellule de Recherche au sein de la Direction Centrale des Etudes et de la Prévision. La mise en place de cette Cellule procédait de la double volonté des autorités de la Banque d’accorder une plus grande importance à la recherche et d’asseoir davantage leurs décisions sur une analyse scientifique rigoureuse.
En 1996, une dimension nouvelle a été donnée à la fonction « recherche », avec la création de la Direction de la Recherche et de la Statistique (DRS) au Siège et des Services de la Recherche et de la Statistique, dans les Directions Nationales. Ces structures ont été chargées, notamment de l’élaboration de travaux de recherche et du développement d’outils d’analyse, de simulation et de prévision. Plusieurs Documents d’Etude et de Recherche (DER) ont été réalisés depuis la création de la DRS pour aider les autorités monétaires dans leurs prises de décision.
A partir de 2002, la place stratégique de la recherche a été encore plus réaffirmée par l’adoption d’un cadre de coopération avec les universitaires et centres de recherche qui définit les modalités du partenariat avec le monde académique. En effet, une collaboration étroite entre la Banque Centrale et les chercheurs des universités et centres de recherche d’une part à renforcer la capacité de recherche et d’analyse au sein de l’institut d’émission et à faciliter un meilleur éclairage des décisions de politique monétaire et d’autres part, à accroître la production scientifique dans les pays de l’UEMOA.
Le « Prix Abdoulaye FADIGA » s’adresse aux chercheurs ressortissants de l’un des huit (8) Etats membres de l’UEMOA résidant ou non sur le territoire de l’Union et âgé de quarante-cinq (45) ans au plus.
Abdoulaye FADIGA fut le premier gouverneur de la BCEAO. Il est né à Touba en Côte
d’Ivoire le 10 mars 1935, diplômé d’études supérieures d’économie politique, de sciences économiques et de droit public, respectivement en 1958, 1959 et 1960. Le 15 décembre1974, il est nommé Gouverneur de la BCEAO, par le conseil des ministres de l’UEMOA réuni à Ouagadougou.
Il est décédé le 11 octobre 1988 à l’âge de 53 ans. Son amour pour le travail bien fait, son humilité et son patriotisme a fait de lui un homme inoubliable, un homme immortalisé par ceux qui l’ont connu ou qui ont travaillé avec lui, d’où l’institution de ce Prix qui porte son nom pour honorer sa mémoire. AA