DÉCLARATION DU MOUVEMENT MAHATMA GANDHI-AFRIQUE, SUITE AU MASSACRE DE 2000 PERSONNES AU NIGERIA ET À L’ASSASSINAT DE 17 PERSONNES EN FRANCE
« APRÈS PARIS, FAITES UN TOUR À LAGOS, YAOUNDÉ ET KINSHASA »
En 2014, plus de 12.680 personnes sont mortes à cause des violences religieuses et politiques, d’attentats à la bombe, d’attaques à main armée, de rébellions et d’assassinats, dans 12 pays en Afrique.
Il s’agit de:
NIGERIA: 4708 morts, causés par le groupe islamiste Boko Haram;
SUD SOUDAN : 2200 morts, causés par les combattants de l’ethnie dinka de Salva Kiir (le président de la république du Soudan du Sud), groupe majoritaire largement représenté dans l’appareil d’Etat et les combattants de l’ethnie nuer, celle de Riek Machar (ancien vice-président du pays, limogé en juillet 2013);
CENTRAFRIQUE : 1942 morts, causés par les miliciens anti-balaka et les ex-rebelles de la Séléka;
LIBYE : 925 morts, causés par les combattants du Conseil de la choura des moudjahidine et la branche libyenne de l’organisation Etat islamique (EI);
RDC: 748 morts, causés les Forces démocratiques alliées (ADF) ;
CAMEROUN: 497 morts, causés par le groupe islamiste Boko Haram;
EGYPTE: 442 morts, causés par la police, les partisans du président déchu Mohamed Morsi et les membres du groupe extrémiste militant Takfir;
SOUDAN : 410 morts, causés par les rebelles et les forces armées soudanaises ;
KENYA : 337 morts, causés par le mouvement terroriste somalien Al Shabaab et des groupes extrémistes;
MALI: 218 morts, causés par la rébellion touarègue dans l’extrême nord- du pays;
SOMALIE : 211 morts, causés par les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda ;
OUGANDA : 134 morts, causés par les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda ;
Dans la même période, plus de 6362 maisons, lieux de prières, et postes de polices ont été brûlés ou détruits, dans quatre pays en Afrique à savoir : 3060 en RDC, 2305 au NIGÉRIA, 977 en CENTRAFRIQUE et 20 en TUNISIE. [1]
Le 1er Janvier 2015, un car de transport avait été la cible de l’attaque des combattants de Boko Haram sur l’axe Waza-Mora (au Cameroun), avec au bilan, 11 civils égorgés.
Le 02 Janvier 2015, les islamistes shebab ont lancé un assaut contre une base militaire des faubourgs de la ville de Baidoa, tuant six soldats somaliens.
Le 05 Janvier 2015, trois militants du parti au pouvoir ont été froidement abattus à l’arme automatique dans l’est du Burundi par des individus armés non identifiés. Dans la même journée, une position de l’armée malienne a été visée par des groupes terroristes, faisant huit victimes, à Nampala, au sud de Tombouctou.
Le 06 Janvier 2015, des islamistes shebabs ont exécuté 4 hommes jugées coupables d’espionnage sur une place publique après un verdict rendu par un tribunal islamique de la ville de Bardhere en Somalie.
Le 08 Janvier 2015, la branche libyenne de l’organisation Etat islamique (EI) a affirmé avoir exécuté deux journalistes tunisiens, Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari. Le groupe affirme avoir «appliqué la loi d’Allah» à leur encontre dans un communiqué comportant des images de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, publié sur des forums djihadistes.
Du 03 au 08 Janvier 2015, Boko Harama a pris le contrôle de la base militaire de Baga au Nigéria et a détruit 16 localités, faisant au moins 2.000 morts et plus de 20.000 déplacés. Selon Amnesty International et la presse anglo-saxonne, des centaines de corps, trop nombreux pour être comptés, demeurent encore éparpillés dans la brousse du Nigeria.
Du 07 au 09 Janvier 2015, des attaques terroristes ont été perpétrées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, contre un journal satirique Charlie Hebdo et des membres de la communauté juive en France, faisant une vingtaine de blessés et 20 morts, dont les 3 terroristes.
En hommage aux 17 victimes des trois attentats terroristes qui ont frappé la France, une marche républicaine a été organisée le dimanche 11 janvier 2015 à Paris pour dénoncer le terrorisme. Au moins 3,3 millions de manifestants ont manifesté contre le terrorisme sur la France entière.
A cette manifestation, on a noté la présence de 06 Chefs d’Etats Africains à savoir : Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Ali Bongo du Gabon, Mahamadou Issoufou du Niger, Thomas Boni Yayi du Bénin, Macky Sall du Sénégal, et Faure Gnassingbé du Togo.
Malheureusement, les Chefs d’Etats Africains n’ont pas fait le déplacement de Yaoundé, Kinshasa et Lagos, pour soutenir les présidents : Goodluck Jonathan, Paul Biya et Joseph Kabila.
Ou bien, c’est parce que ces pays n’ont pas organisé des marches républicaines pour condamner les massacres et assassinats qu’ils vivent quotidiennement?
Signalons que, la présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, à la droite de François Hollande tout au long de la marche républicaine, est indispensable parce qu’il a deux ans jour pour jour, c’est à dire le 11 janvier 2013, la France avait lancé l’opération Serval visant à stopper la progression d’islamistes armés qui s’étaient emparés du nord du Mali. Donc il est sage et nécessaire que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta prenne part à cette manifestation.
MMG-AFRIQUE n’est pas contre l’élan de solidarité qui a rassemblé les sympathisants de tous bords, afin de dire non à la violence, non au terrorisme, non à la discrimination ou au racisme… Mais de grâce, il faut que les Africains aussi apprennent à être solidaires et compatissants les uns envers les autres.
Quant à Charlie hebdo, nous lui présentons toutes nos condoléances et l’exhorte à éviter de tomber dans les pièges de ces islamistes fanatiques qui ne cherchent que des prétextes pour mettre en exécution leurs plans diaboliques.
Sommes-nous contre la liberté d’expression? Non ! Pourvu que cette liberté d’expression ne soit pas un prétexte de moquerie, de dérision ou de dénigrement des autres êtres humains quel qu’en soient leurs cultures, convictions religieuses ou opinions politiques.
Rappelons que, Charlie hebdo, a déjà caricaturé le Dieu de la trinité (le Père, le Fils, le Saint-Esprit), en insinuant un message qui laisse croire qu’il était homosexuel. Mais, contrairement aux Islamistes, les chrétiens n’ont jamais eu recourt ni à la haine, ni à la violence, ni à la vengeance.
Pour finir, le Mouvement Mahatma Gandhi – Afrique exhorte les Chefs d’États Africains et la Présidente de l’Union Africaine à faire le déplacement de Lagos, Yaoundé et Kinshasa pour soutenir ces populations qui, quotidiennement, sont victimes des actes terroristes.
DÉCLARATION FAITE PAR LE COMITÉ CONTINENTAL LE 12 JANVIER 2015
SIGNÉ
LE COORDONNATEUR – AFRIQUE
Prosper AHIAFOR
[1] Source : Rapport Thématique du Mouvement Mahatma Gandhi Afrique, sur quelques actes de violences enregistrées au cours de l’année 2014 en Afrique ©Janvier 2015.