Ce Mercredi 7 décembre 2016 – Une étape de plus vers la mise en œuvre du programme « Energie et Eau pour la Vie » vient d’être franchie au Bénin. Grâce à l’assistance technique fournie par la Banque africaine de développement (BAD) depuis août 2016, le programme dispose désormais de données concrètes en termes de budget et de cadrage institutionnel, ce qui devrait lui permettre de mobiliser les fonds nécessaires à son déploiement sur le terrain.
Le programme « Énergie et Eau pour la Vie » (E+E=V) a pour ambition d’offrir, dans chaque localité du Bénin, l’accès à l’énergie et à l’eau – sans lesquelles il ne saurait y avoir de développement. Pour ce faire, le cap est mis sur la technologie solaire. Le programme prévoit de remplacer les sources d’énergies actuelles – lampes à pétrole et réchauds – par des systèmes d’énergie solaire, mais aussi de transformer de simples forages en systèmes de distribution d’eau.
Dans ce cadre, seront donc menées des actions en faveur des infrastructures socio-communautaires, des services de proximité et du secteur privé, ainsi que des actions de sensibilisation et de renforcement des capacités. Le développement concomitant de l’accès à l’énergie et de l’accès à l’eau a pour objectif d’amplifier l’impact final.
Seuls 38,4 % des Béninois ont un accès potentiel à l’électricité, et les disparités sont importantes entre milieux urbain (56 %) et rural (2,4 %). Aussi, les ménages sont-ils contraints d’utiliser des sources d’énergie alternatives comme les lampes et réchauds à pétrole, les appareils à pile ou encore les bougies. Or ces solutions s’avèrent non seulement insatisfaisantes en termes de capacité énergétique mais surtout dangereuses pour leurs utilisateurs, voire extrêmement coûteuses et nuisibles à l’environnement.
Malgré l’important potentiel hydrique que recèle le Bénin, grâce aux eaux du fleuve Niger, du bassin côtier et de plusieurs plans d’eau dans le sud du pays, outre une pluviométrie fréquente, la population béninoise est confrontée à des problématiques d’inégale redistribution des ressources en eau, de vétusté des installations et des systèmes de pompage encore manuels, qui nécessitent un effort humain considérable – souvent à la charge des femmes et des enfants.
Dans ce contexte et face à l’urgence de la situation, en se conformant aux orientations du chef de l’État, le ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines du Bénin a décidé de mettre en œuvre le programme Énergie et Eau Pour la Vie.
C’est donc à sa demande, que la Banque africaine de développement (BAD) a fourni une assistance technique – via son Centre des technologies climatiques en Afrique –, pour aider le Bénin à définir son programme « Energie et Eau pour la Vie ». Un cabinet de consultation a été recruté pour aider au processus de mobilisation des instruments financiers, soutenir la structuration de la future unité de gestion du programme et pour définir plus en détails le périmètre de celui-ci.
Face à ce soutien important, le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, Dona Jean-Claude Houssou, a déclaré : « Le Bénin s’est désormais engagé à relever le défi de l’accès effectif à l’eau et à l’énergie pour nos concitoyens et il mettra tout en œuvre pour atteindre son objectif. Par l’assistance technique apportée au programme “Energie et Eau pour la Vie”, la Banque africaine de développement contribue activement à cette dynamique qui, j’en suis certain, portera ses fruits au service de l’amélioration du bien-être de nos concitoyens, et je tiens à féliciter leur leadership pour soutenir cette initiative vitale.»
L’assistance technique a notamment permis de renforcer le programme en développant un outil de calculs des bénéfices environnementaux, qui pourra servir à obtenir des crédits carbone, mais aussi en proposant des solutions concrètes pour renforcer l’implication du secteur privé dans le domaine de l’énergie solaire. Des termes de référence pour la mise en place d’un Comité interministériel ont également été développés. Ce comité interministériel réunira les différents ministères techniques impliqués et facilitera le processus de mise en œuvre des activités, et il orientera les choix stratégiques, afin d’assurer une bonne coordination des actions et une synergie dans la mise en œuvre. Enfin, un rapport sur l’accès au financement a été développé, afin d’identifier et analyser les différentes sources de financement possibles du programme E+E=V, par composante et mécanisme de financement.
Ce programme national s’inscrit dans la droite ligne du le “New Deal” pour l’énergie en Afrique, lancé sous l’impulsion du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, visant à combler l’énorme déficit énergétique de l’Afrique.
Le Centre des technologies climatiques en Afrique (ACTC), un projet du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) exécuté par la BAD, a pour objectif d’aider les pays d’Afrique subsaharienne à déployer et étendre des technologies à faible émission de carbone et résilientes au changement climatique, pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets.