Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Col Yark Damehame et son collègue en charge de la Communication, Guy Madjé Lorenzo ont dressé le bilan des manifestations politiques organisées le jeudi 5 octobre à Lomé et dans le reste du pays au cours d’une conférence de presse tenue en début de soirée dans la capitale.
Selon le Col Yark même si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, des incidents se sont produits à Lomé et à l’intérieur du pays pendant les manifestations de l’opposition. Il a fait savoir qu’en plus de barricader des voies pour empêcher la circulation, des groupes bien organisés ont quitté les cortèges pour s’en prendre à la population et s’attaquer à des biens publics et privés.
« De nombreux concitoyens ont été victimes d’actes de violence dans plusieurs quartiers de Lomé. Très tôt le matin, certains groupes de manifestants se sont désolidarisés des autres pour aller attaquer des passants à Adidogomé, Akodéssewa, au grand marché, à Totsi, Hédzranawoé… », a regretté le ministre de la Sécurité. Il a ajouté que des incidents similaires ont été signalés à Sokodé, tout en prévenant que les auteurs seront retrouvés et jugés. Il a fait savoir que trois interpellations ont eu lieu.
A Kpalimé, un artiste participant à la marche a été interpellé avec une bouteille d’essence dans son sac. A Lomé, deux manifestants ont été arrêtés.
Le ministre de la Sécurité a aussi évoqué deux meetings du parti au pouvoir sur le terrain de Tokoin Forever et à Agoè-Nyivé qui se sont déroulés sans incidents.
Il a avec son collègue de la Communication dénoncé les actes inciviques constatés lors des manifestions de l’opposition tout en insistant sur l’éducation et la formation des militants par les leaders pour éviter ces comportements déplorables qui, selon eux, n’honorent pas le pays. Ils ont invité aussi la presse dans son ensemble à dénoncer « les fautes » de quelle que bord qu’elle soit pour une prise de conscience.
Le ministre Yark a, par ailleurs, précisé que la décision de coupure de la connexion internet dans le pays relève de l’autorité du ministère en charge de la Sécurité. « Je préfère vous couper la connexion internet au cas où la sécurité du pays est menacée pour que vous et nous soyons en sécurité, même si il y a des conséquences économiques », a-t-il confié, rassurant que des pistes sont en train d’être explorées pour concilier les facteurs sécuritaires et économiques.
D’après M. Lorenzo, les torts causés aux uns et autres ne doivent pas être dans des marches qui au départ était annoncées pacifiques car pour lui, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Il a, par ailleurs, indiqué que le communiqué conjoint rendu public par la CEDEAO, l’Union Africaine et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et au Sahel appelle les acteurs politiques togolais à l’apaisement et au dialogue pour trouver dans la paix les solutions à leurs différends.