La CNDH outille le personnel et les surveillants de la prison civile de Lomé sur le mandat du MNP et les règles de Bangkok
La 62e édition de la journée internationale de la femme africaine (JIFA) célèbree le 31 juillet de chaque année a été commémorée hier mercredi à la prison civile de Lomé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
L’institution a en effet fait le choix d’ y organiser un atelier de renforcement de capacités du personnel et des surveillants de la prison civile de Lomé sur le mécanisme national de prévention contre la torture (MNP) et les règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquants (règles de Bangkok).

Conformément à l’article 10 de la Convention des Nations unies contre la torture qui fait obligation à tous les Etats parties de veiller à ce que l’enseignement et l’information concernant l’interdiction de la torture fassent partie intégrante de la formation du personnel et des autres personnes qui peuvent intervenir dans la garde, l’interrogatoire ou le traitement de tout individu arrêté, détenu ou emprisonné de quelque façon que ce soit, l’atelier a permis de de renforcer les compétences des participants et de les sensibiliser sur les mécanismes de prévention de la torture et autres mauvais traitements, en mettant un accent particulier sur les questions de genre dans la prévention de la torture et autres mauvais traitements pour une approche plus inclusive et efficace.

« L’atelier de renforcement de capacités du personnel et des surveillants de l’administration pénitentiaire de ce jour revêt une importance particulière car il se situe au carrefour de deux engagements fondamentaux à savoir, la contribution des différents acteurs des droits de l’homme à l’amélioration des conditions de détention des personnes privées de liberté et la reconnaissance du rôle crucial des femmes dans nos sociétés et institutions. Car, bien que privées de liberté, ces personnes restent des membres à part entière de notre société et méritent également d’être reconnues comme telles et soutenues », a déclaré M. Kodjo Gnambi Garba, 2e Vice-président de la CNDH où il préside également la sous-commission prévention de la torture, rendant hommage aux femmes africaines pour leurs inestimables contributions dans tous les domaines de la société. Ce dernier ouvrait les travaux, en présence de la représentante du Directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, de M. Komlan Kossi Woko, régisseur de la prison civile de Lomé, entre autres.
La rencontre de renforcement de capacités a été marquée par deux communications sur le mandat du MNP et son fonctionnement, et les règles de Bangkok. S’en est suivis des échanges qui ont permis d’éclairer la lanterne des participants. En effet en tant que mécanisme national de prévention de la torture depuis 1998, la CNDH assure des visites régulières et inopinées dans les lieux de privation de liberté à l’effet d’examiner la situation des personnes qui s’y trouvent et dans le but de prévenir la pratique de la torture et les autres traitements cruels inhumains ou dégradants. Ce qui témoigne de la volonté politique du Togo de prévenir et lutter contre les actes de torture, engagement également traduit par la ratification de la convention contre la torture en 1987 et de son protocole additionnel le 20 juillet 2010.
Qu’en est t’il des règles de Bangkok? Il s’agit de normes internationales spécifiques pour le traitement des femmes en prison, explique Mme Jacqueline ATITSO, Commissaire à la CNDH. Elles visent à répondre aux besoins spécifiques des femmes détenues et à garantir que leur traitement soit conforme aux principes de non-discrimination et d’égalité. « En formant les surveillants sur ces règles, on assure une meilleure compréhension des enjeux spécifiques liés à l’incarcération des femmes, telles que la santé reproductive, la protection contre la violence et les soins adaptés aux mères détenues. Les surveillants, étant en contact direct et quotidien avec les détenues, jouent un rôle important dans la mise en œuvre de ces normes », a confié le président de la sous-commission prévention de la torture.
En marge de cet l’atelier, les femmes détenus de la prison civile de Lomé ont bénéficié de dons en vivres et non vivres, notamment des habits, produits de soins corporels et d’hygiène, offerts par l’ordre national des pharmaciens du Togo et les femmes du marché de Hédzranowoé, partenaires de l’événement.