Le premier ministre, Daniel Ona Ondo a invité le vendredi 2 septembre les gabonais a reprendre le travail dès ce lundi 5 septembre. Dimanche, l’opposition a, au contraire, appelé les gabonais à rester chez eux.
Pour justifier cet appel aux populations à rester chez elles, le directeur de campagne de Jean Ping a expliqué que la situation sécuritaire est encore très précaire au Gabon après les violences qui ont suivi la proclamation de la réélection d’Ali Bongo. « Il y a des personnes disparues, les routes sont coupées et les ponts sont coupées à travers tout le pays, les télécommunications sont coupées. Compte tenu de tout cela, il n’est pas possible que les Gabonais puissent vaquer tranquillement à leurs occupations. C’est donc avant tout pour des raisons de sécurité que nous appelons les Gabonaises et les Gabonais à rester chez eux », a affirmé René Ndemezo Obiang.
Les violences ont baissé d’intensité, mais les Gabonais vivent dans l’inquiétude et dans le manque d’informations puisque l’internet était toujours muet et plusieurs médias locaux ont été saccagés et sont hors d’usage.
Par ailleurs, le directeur de campagne du candidat malheureux confirme que c’est un moyen de faire pression sur les autorités gabonaises pour organiser un recomptage des voix, comme l’a demandé Jean Ping, ainsi que l’Union européenne, la France et les Etats-Unis. Selon les résultats publiés par la Cénap, la commission électorale, Ali Bongo a été réélu avec 49,80% des voix contre 48,23% pour Jean Ping, soit moins de 6.000 voix d’écart.
« Mais bien sûr, ceci se fait sur un arrière-plan politique connu, à savoir qu’à l’issue du coup d’Etat électoral perpétré par Ali Bongo Odimba, Jean Ping a demandé qu’il y ait un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, dans la province du Haut-Ogooué, poursuit René Ndemezo Obiang. Face à cette exigence, le pouvoir ne dit aucun mot et il veut faire croire que la situation est normale. Nous disons « non ». Donc voilà, les deux raisons. Mais la première est d’abord une question de sécurité évidente qui fait qu’aujourd’hui, aucun Gabonais n’ose mettre le nez en dehors de chez lui, et dans ces conditions on ne peut pas demander simplement aux Gabonaises et aux Gabonais d’aller à leur travail. »
Au total, les violences qui ont suivi la proclamation des résultats de la présidentielle ont fait sept morts, dont cinq civils à Libreville, un à Port-Gentil, la capitale économique, et un policier à Oyem, dans le nord du pays.
RFI