L’apothéose de la 354e édition de la fête traditionnelle « EpéEkpé » a été marquée ce jeudi 1er septembre à Glidji-Kpodji par la prise de la pierre sacrée, de couleur blanche.
La prise de la pierre sacrée s’accompagne d’un message des 41 divinités du panthéon guin aux filles et fils du milieu, à toute la population des Lacs et du Togo pour une meilleure conduite dans le vécu quotidien notamment les interdits à respecter, les sacrifices à faire pour une bonne santé.
Le message de la pierre cette année est une invite à pratiquer le culte des jumeaux, à les respecter, les protéger, à leur faire des dons et des rites de purification dans le milieu; à éviter des avortements en cas de grossesse non désirée et à ne pas chercher à poursuivre les enfants en faute.
Les fils et filles du peuple guin sont aussi conviés à la patience et à la paix.
La pierre sacrée de couleur blanche a été présentée par le prêtre traditionnel de la forêt sacrée, Nii Mantchè et ses collaborateurs lors d’une cérémonie officielle, en présence du préfet des Lacs, Daté Bénissan-Tétévi, du président de la délégation spéciale de la commune d’Aného, Patrice Ayayi Ayivi, de la députée Henriette Kouévi-Amédjogbé, présidente du comité d’organisation et de chefs traditionnels.
Dans leurs interventions, le préfet des Lacs, la députée Henriette Kouévi-Amédjogbé, et le président des chefs traditionnels des Lacs, Togbé Ekoué Kinvi Koto, ont appelé tout un chacun à la paix, à la réconciliation pour une bonne entente entre fils et filles Guin.
Togbé Ekoué Kinvi Koto a exhorté le peuple guin à l’acceptation de l’autre et promet qu’avant la période des abstinences et interdictions en juin 2017, le peuple guin trouvera une issue à ses dissensions.
Selon lui, dans un communiqué en date du 4 août dernier, signé par six chefs traditionnels du peuple guin dont Gê Fiogan Sédégbé Foli-Bébé XV, il avait été recommandé à la population, aux prêtres traditionnels et aux adeptes que toutes les étapes des rituels liés à Epé-Ekpé seraient faites dans l’intimité des lieux sacrés afin que la communauté guin profite de cette accalmie pour retrouver sa sérénité et sa concorde.
Ce communiqué fait suite aux événements malheureux de 2012 au cours desquels des pierres avaient été jetées sur les officiels et les adeptes des couvents des 41 divinités de la religion traditionnelle guin.
Cette cérémonie a été contesté par un autre groupe qui dans la matinée avait pris une pierre de couleur « blanc-sale ». Dans la foulée, «les membres du comité d’organisation ont été violemment pris à partie par un groupe d’individus au cours des travaux d’implantation des appâtâmes à coup de projectiles et d’armes blanches», a indiqué un communiqué du ministère de la Sécurité. Face à cette situation poursuit le communiqué, les forces de sécurité déployées dans la ville d’Aného ont « dû s’interposer » et « aux dernières nouvelles, les festivités se sont passées dans une bonne ambiance».
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Damehame Yark a « déploré ces actes de violences et invite à l’avenir les parties à la compréhension et à la sérénité dans la préparation et la célébration de cette fête de retrouvailles».
Commencé avec les interdits et abstinences depuis le 6 juin, la fête Epé-Ekpé va se poursuivre avec le culte aux morts, l’offrande aux morts et dimanche, sera le nouvel an guin.
Toutes les festivités s’achèveront le 8 décembre prochain avec la rentrée des divinités dans la mer.
Le prêtre Nii Mantchè est contesté par plusieurs chefs traditionnels Guin à la tête desquels Gê Fiogan Sédégbé Foli-Bébé XV pour insubordination, dévoiement des rites au profit d’intérêts mercantiles.