Presque 20 ans après son décès, Gnassingbé Eyadéma demeure, aux yeux de certains observateurs,“l’une des figures les plus marquantes de la politique africaine du XXe siècle”.
Pour ces observateurs, le parcours de ce natif de Pya, dans le nord du Togo, où il a vu le jour le 26 décembre 1935, illustre les défis et les paradoxes de la gouvernance en Afrique. Il a été l’objet aussi bien de respect que de critique, selon qu’il s’agisse de ses partisans, de ses opposants ou des observateurs étrangers.
Pour les uns, sous son règne, pendant près de quatre décennies, le Togo a bénéficié de structures étatiques solides qui ont su résister aux crises et préserver le pays des violences, des divisions ethniques et des conflits religieux. Sa présidence a accompagné la transformation de la nation, passant d’un régime de parti unique à une ouverture au multipartisme, et d’une gouvernance autocratique à une amorce de démocratisation. Ils mettent en avant sa “contribution à la construction d’un Etat moderne, avec une administration organisée, une armée disciplinée et une économie en développement”.
Les autres l’ont souvent critiqué pour son approche autoritaire du pouvoir. Et le regard contemporain est sévère sur son régime.
Néanmoins, tous s’accordent à reconnaître que le Togo aujourd’hui porte encore les traces de son passage… pour le meilleur et pour le pire. SerAz