Alors que commence la saison annuelle de la récolte des olives, le Conseil œcuménique des Églises (COE) lance une initiative mondiale qui met en avant l’importance spirituelle, économique et culturelle de cette récolte pour les villages palestiniens et témoigne des répercussions de l’occupation.
«L’objectif de cette initiative est de manifester notre solidarité et de faire connaître les contraintes et les injustices que subissent les familles palestiniennes, ainsi que les menaces permanentes, le harcèlement et le vandalisme dont leurs terres et leurs biens font l’objet», explique le Conseil Œcuménique des Églises sur son site internet.
Concrètement, il s’agit d’un appel adressé aux Églises membres du COE et aux personnes de bonne volonté afin de prier pour la paix et la justice en Terre Sainte et pour une récolte abondante d’olives. Par ailleurs, une campagne de soutien utilisant le “hashtag” #PeacefulHarvest, permettra de diffuser via les réseaux sociaux des informations et des mises à jour sur la récolte en temps réel des olives.
Une période de joie et de combat
Comme le souligne Ioan Sauca, secrétaire général par intérim du COE, la récolte des olives «rassemble les gens dans une atmosphère joyeuse et festive autour de l’une de leurs plus importantes sources traditionnelles de revenus. Se réunir dans la paix et la sécurité est essentiel pour la vie et les moyens de subsistance des agriculteurs palestiniens et de leurs familles».
«Leurs oliviers, âgés parfois de plusieurs centaines d’années, racontent des histoires de persévérance, de racines et de résilience. Les rires et la nourriture sont partagés sous les arbres. C’est un moment de joie, mais aussi de lutte pour de nombreux Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne», peut-on lire sur le site du COE. Bien souvent, «les restrictions de circulation, le refus d’accès à la terre, la démolition des bâtiments agricoles, la construction de colonies, et les attaques violentes et le harcèlement par des colons extrémistes pénalisent les agriculteurs palestiniens et leurs familles», et cette année la pandémie de Covid-19 constitue une entrave supplémentaire à la récolte.
La Cisjordanie compte plus de 10 millions d’oliviers, et la récolte annuelle de fruits entre septembre et novembre est d’une grande importance pour les communautés palestiniennes, tant sur le plan économique que culturel. Environ 100 000 familles vivent de la culture des oliviers, mais les olives sont récoltées sous une occupation militaire qui dure depuis 53 ans. Les familles palestiniennes n’ayant pas libre accès à leurs terres, elles ne peuvent donc pas prendre soin de leurs arbres comme elles le souhaiteraient.
Selon les rapports du Centre de documentation palestinien, les autorités militaires israéliennes ont émis 63 ordres interdisant l’accès aux oliveraies palestiniennes, coïncidant avec le début de la récolte des olives.
Vatican News Agency – TC