Le Premier ministre, Dr Komi Selom Klassou, a organisé une rencontre d’information à l’intention des organisations syndicales de l’éducation, le jeudi 11 janvier au siège du gouvernement.
Cette initiative se situe dans le cadre des démarches du gouvernement à trouver, de concert avec les acteurs de l’éducation, des solutions idoines aux préoccupations de l’heure dans le secteur.
Le Premier ministre a fait le point des actions du gouvernement ces dernières années, en faveur de la résolution de la crise au sein de l’éducation.
Abordant la question des crises présentes qui secouent le secteur de l’enseignement, due aux revendications relatives à des avantages pécuniaires, M. Klassou a affirmé que, la rémunération des enseignants a ainsi connu une revalorisation importante des salaires et régime indemnitaire qui a permis de noter un écart positif entre 2005 et 2017.
Il a par ailleurs fait la présentation graphique de l’évolution des salaires en pourcentage par catégorie des enseignants et leurs évolutions (enseignants fonctionnaires, contractuels, vacataires ou temporels, du programme emploi-formation, et des volontaires recrutés et pris en charges par des associations de parents d’élèves) ; ainsi que de l’évolution des émoluments aux enseignants du service public sur les dix dernières années, afin d’aider à comprendre le chemin parcouru.
« Au moment où sous d’autres cieux, les primes sont en train d’être supprimées, voir les salaires diminués, doit-on balayer du revers de la main l’ensemble des efforts consentis dans notre pays ? Non. Nous constatons que malgré les améliorations, des défis persistent. Pour relever ceux ci ensemble avec les partenaires sociaux du système éducatif, le gouvernement privilégie l’écoute, la disponibilité et le dialogue inclusif. Pour prouver la bonne volonté, la franchise et la sincérité du gouvernement, nous nous appesantiront sur les revendications formulées par les syndicats des enseignants l’année dernière, les engagements pris de son côté par le gouvernement et leur mise en œuvre », a-t-il déclaré.
Selon le chef du gouvernement, les revendications de l’année dernière, en ce qui concerne l’intégration des enseignants auxiliaires, ont trouvé réponse ; car « le gouvernement, en application des dispositions du statut général de la fonction publique a délivré plus de 13000 actes de nomination avec effet à compter de janvier 2017 pour les enseignants concernés de cette catégorie ».
Pour les cotisations ou prélèvements opérés sur le salaire de certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires et dans la Fonction publique, M. Klassou a signifié qu’un travail a été fait et de manière inclusive sur toute l’étendue du territoire national. Les conclusions sont résumées dans un document et règlent les questions de la cotisation et de la pension de la retraite de chaque catégorie d’enseignants. L’orateur a aussi rappelé qu’un un Comité de rédaction du statut particulier des enseignants, a été mis en place par le gouvernement le 30 mars 2017. Ce Comité a travaillé dans une approche inclusive et rendu le document du statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement au gouvernement, le vendredi 29 septembre 2017 quelques jours avant la rentrée.
Selon le Premier ministre, pour ce qui concerne le gap des enseignants à combler et qui était évalué à 12893, l’Etat procéda, à compter de l’année passée et ce pour les cinq prochaines années, au recrutement annuel de 2000 à 2500 enseignants par année y compris les personnels d’encadrement. « Je puis vous annoncer que réellement plus de 2000 enseignés ont été recrutés au titre de l’année passée. Il est prévu au titre de cette année 2018, le recrutement de plusieurs autres enseignants, en particulier parmi les enseignants volontaires qui sont déjà rompus à la tâche. Le budget exercice 2018 l’a prévu », a-t-il assuré.
Abordant la question des revendications relatives à l’enseignement confessionnel, M. Klassou a fait savoir que l’Etat apporte un appui multiforme à l’enseignement confessionnel ; ainsi une subvention budgétaire permet la prise en charge de 1045 enseignants dont le recrutement et la gestion sont faits exclusivement par des Eglises catholiques et protestantes. Des réflexions se poursuivent pour voir dans quelle mesure l’Etat pourra améliorer sa subvention aux confessionnels pour qu’en retour le sort des 1045 enseignants soit amélioré. De même pour les 1898 autres enseignants du confessionnel qui sont directement pris en charge et payé sur le budget de l’Etat.
« Et comme nous l’avion annoncé en Mars 2017, les discussions sont en cours actuellement avec de perspectives heureuses de voir intégrer 20.000FCFA à leur salaire de base », a ajouté le chef du gouvernement.
Pour toutes ces raisons mais aussi celles relatives à l’élaboration d’un protocole de convention entre l’Etat et les Eglises, un comité de 12 membres a été mis en place depuis l’année dernière, présidé par Mr Lawson Boèvi Dodji, directeur des ressources humaines au ministère des Enseignements primaire, secondaire et de la Formation professionnelle a-t-il confié, précisant que le comité a tenu depuis le 13 octobre jusqu’aux 12 décembre 2017 onze séances de travail pour réfléchir sur toutes les questions liées à l’enseignement confessionnel.
D’après le Premier ministre, les recommandations contenues dans la plateforme revendicative des syndicats l’année dernière ont été satisfaites. Il continue en disant que les grèves de cette année se résument en six points, qui en réalité intègrent des points déjà réglés ou tout au moins en voie de l’être. Il s’agit notamment de la mise à la disposition des syndicats de la copie du statut particulier remis au Premier ministre, l’ouverture des négociations sur la fixation du taux correspondant aux primes et indemnités et de sa date d’effet , l’intégration des indemnités forfaitaires de 20.000F au salaire de base des enseignants payés sur la subvention de l’Etat, la révision du traitement des 1045 enseignants du confessionnel émargeant sur le budget additionnel de la subvention, la rédaction et la signature des textes de convention, de partenariat entre le gouvernement et l’enseignement confessionnel dans les meilleurs délais et l’organisation d’un concours spécial à l’intention des enseignants volontaires du secteur public en vue de leur intégration dans le cadre des fonctionnaire de l’enseignement.
Au regard des revendications de l’année écoulée et les solutions pragmatiques apportées par le gouvernent, le chef du gouvernement souhaiterait que l’on reconnaisse les efforts consentis.
« Je suis heureux du contenu du message délivré par le Premier ministre qui montre les efforts et la volonté du gouvernement », a dit le directeur national de l’enseignement catholique, le père Pierre Marie Afogno. Il a ajouté qu’ils travaillent pour que la relation entre l’Etat et le confessionnel puisse être clairement définie.
Conformément à la note envoyée au chef du gouvernement, le coordonnateur de la
Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET), Atsou Atcha, souhaite que les discussions tiennent dans les semaines à venir. Il a également suggéré que le statut particulier des enseignants soit pris en compte.