Huit jours après l’ouverture de la Conférence des Parties (COP
22) dite « COP de l’Action », des chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus ce mardi à
Marrakech (Maroc) pour définir les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris entré en vigueur,
le 4 novembre dernier.
La Conférence de Marrakech accueille toute une série de réunions et d’évènements, dont le point d’orgue est la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement, à l’invitation du Roi du Maroc,Mohammed VI.
Cette conférence à laquelle prennent part plus de 25.000 participants vise à définir les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris et à élaborer une stratégie de mobilisation de fonds d’au moins 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 aux pays en développement afin de soutenir l’action climatique.
L’Accord de Paris adopté par les 196 parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2015 à Paris, appelle les Etats à lutter contre le
changement climatique en visant une limitation de la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2° Celsius, et à s’efforcer de ne pas dépasser 1,5° Celsius.
Lors de la première semaine de la COP 22, en parallèle aux négociations entre les parties, une série de journées thématiques sur les forêts, l’eau, les villes, l’énergie et les transports ont souligné le rôle crucial des acteurs non étatiques, qu’il s’agisse des entreprises et des organisations non gouvernementales, pour mettre en œuvre l’Accord.
Un bureau de la convention pour l’Afrique sur la lutte contre la désertification installé au Maroc.
La secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Monique Barbut et le Haut-Commissaire marocain chargé des Eaux et Forêts, Abdeladim Lhafi, ont annoncé en conférence de presse le lundi 14 novembre, la création d’un bureau de la convention pour l’Afrique sur la lutte contre la désertification, basé au Maroc.
Ce projet sera opérationnel après sa signataire entre le Maroc et la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification. L’objectif est de faire l’état des lieux de la dégradation des sols en Afrique, de mettre à disposition un atlas en 2017 sur la dégradation des sols en Afrique pour définir les priorités de chaque pays en matière de la lutte et d’élaborer de façon biennale, des rapports nationaux en lien avec la migration écologique.
Le Haut-commissaire marocain chargé des eaux et forêts, a souligné que ce projet a pour mission de répondre à la dégradation des sols en Afrique qui sont évalués à 12 millions dans le monde.
Mme Monique Barbut, a fait savoir que la dégradation de sol est la première cause d’immigration et de conflit. Elle a informé que ce 14 novembre, le projet 3S (Soutenabilité, Sécurité et Stabilité), sera lancé et le résultat sera porté à la connaissance des chefs d’Etat.
La Banque mondiale entend lever 16 milliards de dollars d’ici 2018 pour l’énergie solaire et l’hydroélectricité en Afrique
En marge des travaux de la rencontre, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé son intention de lever 16 milliards de dollars d’ici 2018 pour l’énergie solaire, l’hydroélectricité et les
projets d’énergie géothermique sur le continent africain, a indiqué Charles Cormier, Manager pour l’énergie et les extractibles à cette institution financière.
Ce plan qui s’inscrit dans le cadre du Plan Africa Climate Business lancé lors de la COP 21 à Paris vise à permettre aux pays ciblés de produire 1 GW d’énergie solaire d’ici à 2023, tout en fournissant des sources d’énergie fiables et modernes à 5 millions de personnes hors réseau, a expliqué le responsable de la BM.
Le directeur de la coopération et des partenariats de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), Ali Zerouali, a salué les efforts déployés par la Banque mondiale et la société
financière internationale pour développer l’utilisation des énergies renouvelables dans le continent africain, précisant que l’énergie solaire ne représente qu’environ 0,5% de l’énergie produite dans les
pays d’Afrique subsaharienne.
Un bilan à mi-parcours satisfaisant En conférence de presse, le samedi passé, la secrétaire exécutive de la CCNUCC, Patricia
Espinosa, s’est félicitée que 105 pays ont désormais ratifié l’Accord de Paris, ce qui donne à cet « Accord, beaucoup de poids et beaucoup de crédibilité ».
La secrétaire exécutive de la CCNUCC, a estimé qu’il est urgent d’accélérer le travail dans la mise en œuvre des projets pour avoir un document définitif en 2018. Elle a précisé que, jusqu’à ce
jour seules 147 entreprises ont pris des engagements pour prendre en compte le changement climatique dans leurs programmes. Elle a indiqué que, la dimension genre et les initiatives des femmes pour le changement climatique doivent être prises en considération dans les programmes d’action.
Le président de la COP 22, Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a souligné un « état d’esprit extrêmement positif, un engagement de tout le monde pour maintenir la dynamique et aider à ce que cette COP 22 soit celle que nous avons tous voulu, une COP de l’action, une COP de l’engagement, une COP qui confirme la détermination de l’ensemble des parties, de l’ensemble de la communauté internationale à poursuivre l’action en faveur du climat ». Le président de la COP22 a relevé l’importance de parvenir, pendant les 11 jours de la Conférence sur le changement climatique, à des engagements concrets de la part aussi bien des Etats que de la société civile, en particulier dans les domaines de la finance climat et de l’adaptation