À l’occasion de cette journée promue par l’Onu et célébrée cette année ce vendredi 8 septembre, le Souverain Pontife a envoyé un message à la directrice-générale de l’Unesco. « L’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation ont un rôle central et primordial dans le développement de chaque personne » rappelle t-il, soulignant le rôle de l’alphabétisation dans l’établissement d’une culture de la paix et de sensibilisation à l’écologie intégrale.
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Ce vendredi 8 septembre est la Journée internationale de l’alphabétisation promue par les Nations unies, une journée qui a pour thème cette année: «Promouvoir l’alphabétisation pour un monde en transition: bâtir les fondations de sociétés durables et pacifiques». À cette occasion, le Pape François, dans un message signé par le cardinal Pietro Parolin, a envoyé un message à Audrey Azoulay, directrice-générale de l’Unesco, pour apporter son soutien à cette initiative et rappeler les défis que consiste l’apprentissage de la lecture ou du calcul dans le développement humain.
«Le Saint-Siège estime tout particulièrement l’action de l’UNESCO en faveur d’une alphabétisation qui, tout en répondant à des besoins économiques et pratiques, vise fondamentalement à la promotion et à l’épanouissement de l’homme au niveau de sa vocation personnelle, sociale et spirituelle» peut-on lire au début du message du Pape qui regrette des estimations concernant l’analphabétisme qui «restent toujours alarmantes». Selon l’ONU, en 2020, environ 763 millions de jeunes et d’adultes, dont une majorité de femmes, n’ont toujours pas acquis les compétences de base en lecture, en écriture et en calcul.
Trois défis contemporains majeurs
Dans ce message, François dresse trois défis majeurs pour mieux répondre aux défis actuels. Le premier d’entre eux est celui de l’alphabétisation à la paix. «Dans un monde déchiré par des conflits et des tensions, il est fondamental de ne pas s’habituer au vocabulaire de la guerre et de la discorde» écrit-t-il. «Apprendre le lexique de la paix signifie redonner la valeur au dialogue, à la pratique de la gentillesse et du respect de l’autre» poursuit-il. La paix, explique encore le Souverain pontife, «est ce que l’UNESCO elle-même s’est fixé de promouvoir dans les esprits et dans les cœurs des hommes, par l’éducation, la science, la culture et la communication».
Le deuxième défi est celui de l’alphabétisation digitale. Un grand fossé persiste entre ceux qui ont accès aux technologies de la communication et de l’information et ceux qui restent aux marges, constate le Pape. Et de mettre en garde contre l’utilisation d’une technologie «mal gérée, hors contrôle et même nuisible pour la personne». François plaide ainsi pour que «les politiques et les lois destinées à favoriser l’acquisition des compétences digitales ne négligent pas la plus vaste réflexion éthique sur l’usage des algorithmes, en orientant l’utilisation des nouvelles technologies vers un parcours responsable et humain».
Trosième défi enfin relevé par le Pape, celui de l’alphabétisation à l’écologie intégrale. «Étantdonné que la dégradation de la nature est étroitement liée à la “culture du rejet” qui modèle la coexistence humaine d’aujourd’hui, il s’agira de promouvoir avec patience et ténacité l’apprentissage de comportements plus sobres et solidaires» souligne t-il dans son message, des comportements qui «en plus d’avoir un impact direct sur le soin du prochain et de la création, peuvent inspirer à long terme une politique et une économie authentiquement durables pour la qualité de la vie, en faveur de tous les peuples de la terre et surtout de ceux qui se trouvent dans les situations les plus défavorisées et qui sont à risque».