Treize journalistes et personnes influentes ainsi que des blogueurs des réseaux sociaux ont pris part les 28 et 29 février à Sokodé à un atelier de formation sur les avortements clandestins.
Cette initiative de l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF) a reçu l’appui technique et financier de la Fédération internationale des plannings familiaux (IPPF). Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Hewlett » visant à réduire les avortements clandestins à l’origine de nombreux décès et morbidités.
L’objectif est d’amener les participants à examiner et à remettre en question leurs perceptions, leurs convictions, leurs comportements vis-à-vis de l’avortement afin de
transmettre les messages sur l’avortement et la planification familiale pour les références et la collecte des données. Il s’agit de les outiller pour des émissions et des articles de presse véhiculant des discours positifs sur la lutte contre les avortements clandestins.
Durant ces deux jours, les séminaristes se sont familiarisés avec les lois internationales, nationales et les accords en rapport avec l’avortement. Ils ont également été éclairés sur l’état des lieux des grossesses précoces dans le pays et les approches de solutions. Les participants ont aussi été renseignés sur la définition de l’avortement, les types d’avortement, ce qu’est une Interruption volontaire de grossesse (IVG) et la motivation des IVG. Ils ont, en outre, été édifiés sur les conséquences socio-économiques et l’ampleur du problème dans le monde et au Togo. Les concepts de soins après l’avortement et les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) leur ont aussi été exposés.
Ces connaissances théoriques ont été consolidées par des exercices pratiques permettant ainsi aux journalistes, influnceurs et bloggeurs d’être suffisamment aguerris
pour contribuer à la réussite du projet « Hewlett », à travers la sensibilisation et le
référencement des clientes vers les cliniques de l’ATBEF.
La coordinatrice du projet « Hewlett », Marie-Ange Bouwem a relevé que, selon
l’OMS, l’avortement est un problème de santé publique. Elle a affirmé que, dans la plupart des cas, les avortements qui se déroulent en Afrique se font d’une façon clandestine et sont généralement suivies de complications. La coordinatrice a rappelé qu’au Togo beaucoup de projets existent mais que très peu parlent des avortements alors que ce sont des réalités dans le pays. C’est dans ce cadre, dit-elle, que le projet « Hewlett » est né et a commencé en 2019.
Mme Bouwem a insisté sur la nécessité d’impliquer tous les acteurs y compris les
Hommes des médias pour sa réussite. C’est ce qui, selon elle, justifie cette formation. La coordinatrice dit attendre de ces professionnels des médias, la production d’émissions et d’articles de presse sur l’avortement sécurisé dans le but de contribuer à un environnement favorable dans les limites de la loi pour des personnes ayant recours aux Services de santé sexuelle et de reproduction (SSR) ainsi qu’au renforcement de la lutte contre les avortements clandestins dans les communautés.
Les participants saluent l’initiative et s’engagent à jouer leur partition pour réduire le phénomène dans le pays. « Avec les connaissances reçues, je compte sensibiliser le public sur l’ampleur de l’avortement au Togo, les dispositions pratiques de l’OMS, les lois internationales, nationales et les accords en rapport avec l’avortement », a confié Saidou Djamilou de la presse en ligne « Espace Bâtisseur ». Quant à Mlle Kowou Rita de la Radio Centrale Fm, elle s’engage, dans ses émissions, à « susciter la transformation des attitudes face aux questions d’avortement, à transmettre des messages sur la prévention des avortements clandestins et à référencer les clientes vers les cliniques de l’ATBEF ».
La formation a été assurée par le coordinateur régional de l’ATBEF, Ouro Yondo
Wakibou et l’assistante médicale, Mme Meme Zougou Traoré Moufa. MEK/TJ