L’aide publique suisse au développement sera dorénavant davantage ciblée, pour gagner en efficacité. Il n’y aura plus que quatre régions prioritaires au lieu de six, pour 34 pays prioritaires au lieu de 46.
Présenté conjointement jeudi à Berne par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), le projet d’orientation stratégique de la coopération internationale de la Confédération pour 2021 à 2024 prévoit un accent plus marqué sur les intérêts suisses, la croissance économique et le potentiel du secteur privé. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a parlé d’une approche « novatrice ».
Intérêts suisses mieux pris en compte
« L’accent sera principalement mis sur la création d’emplois sur place, la lutte contre les changements climatiques et les causes des migrations irrégulières et forcées, ainsi que l’engagement en faveur de la paix et de l’Etat de droit », ont expliqué les deux départements.
La coopération et l’aide au développement tiendront aussi mieux compte des intérêts helvétiques, notamment en matière de politique migratoire. Cette dernière question sera par exemple à l’avenir systématiquement inclue dans la conclusion d’accords de coopération.
Le DFAE et le DEFR souhaitent également « améliorer l’efficacité » de l’aide par « un recentrage des priorités thématiques et géographiques et l’utilisation des innovations et des technologies numériques ». La nouvelle orientation doit permettre de réagir avec une plus grande souplesse aux crises et aux opportunités, ajoutent-ils.
Désengagement d’Amérique latine
Quatre régions seront désormais prioritaires, au lieu de six auparavant, pour la coopération bilatérale au développement: l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’Afrique subsaharienne, l’Asie (Asie centrale, du Sud et du Sud-Est) et l’Europe de l’Est. Le Proche-Orient fait désormais partie du Moyen-Orient. Et l’Amérique latine n’y figure plus: le rapport parle de « désengagement progressif d’ici 2024 ».
Le DFAE précise qu’il transférera progressivement, d’ici à 2024, des ressources affectées à certains pays à revenu intermédiaire vers ces quatre régions prioritaires, « afin d’accroître l’efficacité de son engagement ». Conséquence: le nombre de pays prioritaires de la Direction du développement et la coopération (DDC, bras humanitaire du DFAE) passera de 46 à 34.
La Bolivie, Cuba, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, l’Azerbaïdjan, la Mongolie, le Pakistan, l’Eswatini (Swaziland), le Lesotho, le Malawi et la Zambie n’en feront plus partie.
Le DEFR poursuivra cependant ses activités de coopération économique au développement dans un nombre limité de pays partenaires dans les quatre régions prioritaires ainsi que dans certains pays émergents d’Amérique latine.
ats/oang