Le Cameroun a passé le témoin au Niger au poste de président du Conseil d’administration (CA) de l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) au terme des travaux du conseil des ministres marquant la 41e session ordinaire de l’institution, le jeudi 14 décembre à Lomé.
Cette session, précédée de deux jours de travaux des experts des 14 Etats membres, a permis d’évaluer les activités de l’institution de l’année 2022-2023 et d’étudier les dossiers les plus préoccupants de l’école, notamment le budget 2024 qui a connu une augmentation de 13% due essentiellement à la cherté de la vie et au recrutement de 3 enseignants et 9 personnels par le cabinet « Cible RH ».
« Après trois jours d’intenses activités, la 41e session du conseil d’administration de l’EAMAU s’achève sur une notre de satisfaction partagée », a déclaré le nouveau président du CA, Prof Mamadou Seidou, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et de l’innovation technologique du Niger.
La session de Lomé, prévue normalement à Niamey au Niger, vise à consolider les acquis du cadre institutionnel, organisationnel et financier existant pour doter cette école sous-régionale d’un budget conséquent devant lui permettre de faire face aux nombreux défis des Etats. Cette école, fondée par une résolution du sommet des chefs d’Etats de l’OCAM (Organisation commune africaine Malgaches et Mauricienne) en 1975, ambitionne de se positionner comme un outil pédagogique pour répondre aux défis de l’urbanisation galopante des villes africaines.
Les défis sont « énormes » à l’EAMAU
Après 48 ans d’existence, les défis à relever par l’EAMAU sont énormes. Pour le Prof Mamadou, ces défis sont, entre autres, la faible contribution des Etats membres, la nécessité du toilettage des textes, les problèmes de gouvernance, le renouvellement de l’équipe dirigeante pour participer à un meilleur encrage de l’institution dans le système LMD et le CAMES.
« Je mettrai toute mon énergie et ma détermination à la réalisation de ces importants chantiers. Ma démarche sera participative, consultative mais dans le respect rigoureux des échéances », a annoncé le nouveau président du CA dont le mandat est d’un an. Il a salué “la bonne disposition d’esprit” de tous les représentants des Etats membres à tenir la promesse d’apurer au moins une partie des arriérés qui plombe l’institution.

Le mandat du directeur général de l’EAMAU, Dr Moussa Dembele, n’a pas pu être renouveler au terme du conseil des ministres. « Les critères pour l’élection à ce poste ont été modifié pour répondre aux standards du CAMES. Une institution d’enseignement supérieur affiliée au CAMES doit avoir comme directeur, au moins un enseignant du grade de maître de conférences, ce qui n’est pas le cas de l’EAMAU. Dans les six mois à venir, on a décidé de procéder à l’identification du nouveau directeur selon ces nouveaux critères », a justifié Prof Mamadou.
« Nous partons avec une certaine satisfaction »
La présidente sortante du CA, Mme Reine-mère Ketcha Célestine, ministre de l’Habitat et du développement urbain du Cameroun s’est dite également satisfaite des deux ans à la tête de l’organisation. « Pendant les deux années passées à la tête du CA, mon principal combat était de changer les paradigmes afin que l’EAMAU, notre « maison commune », puisse jouer pleinement son rôle dans la modernisation des villes africaines ». « Nous partons avec une certaine satisfaction, celle d’avoir pu implémenter notre vision de faire plus que jamais de l’EAMAU, un outil de développement au service de nos pays », a relevé Mme Ketcha.
A l’ouverture des travaux dans la matinée, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche du Togo, Prof. Majesté Ihou Wateba a relevé que l’espace sous régional est confronté à plusieurs défis et l’EAMAU n’est pas épargné à ces défis qui sont « énormes et grands ». L’une des difficultés de cette organisation qui est dans sa 48e année d’existence, d’après le ministre en sa qualité de vice-président statutaire de l’organisation, est la question de finance notamment la contribution des Etats membres.
En prélude aux travaux du conseil des ministres, la session des experts des Etats membres s’est déroulée les 12 et 13 décembre. Ces experts ont étudié les rapports d’activités notamment le rapport du directeur général sur les activités de l’institution, l’état de mise en œuvre des résolutions de la 40e session du conseil d’administration à Yaoundé (Cameroun), le rapport de la direction de l’administration et des finances sur l’exécution du budget 2022 et le rapport du commissaire aux comptes de l’exercice budgétaire 2022. Les experts des 14 Etats membres de l’institution ont planché également sur le budget 2024.AJA/DHK