L’ambassadeur de la République française au Togo, Augustin Favereau a animé, le vendredi 9 juin à Lomé, une conférence publique sur le thème « La culture au service de la diplomatie ».
Cette conférence est à l’actif de la Direction de l’information, des relations extérieures, de la coopération et des prestations de services (DIRECOOPS) de l’Université de Lomé (UL). Elle a regroupé des enseignants d’universités, des étudiants de l’UL, ceux des écoles et instituts supérieurs publics et privés, des acteurs de la société civile et des citoyens.
Cette conférence a permis d’éclairer l’assistance, particulièrement les étudiants sur les enjeux de la culture au service de la diplomatie et vice versa. Elle a servi également de cadre de clarification de certaines données notamment les schémas de la diplomatie qui ont évolués et continuent d’évoluer.
Le conférencier a présenté le nouveau paradigme de la diplomatie. Pour lui, il
n’existe plus de frontière entre le soft power (capacité d’un Etat à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur) et le hard power (capacité d’influencer le comportement d’autres acteurs par contrainte, coercition voire violence). M. Favereau a fait savoir que le concept de culture « n’est pas un panier de biens culturels mais un modèle à partager et à promouvoir ». Ce modèle explique-t-il, doit reposer sur un certain nombre de valeurs telles que la dignité humaine, le respect du créateur d’une œuvre, la promotion de l’égalité homme/femme. Il ajoute que la culture doit être organisée comme un facteur de contribution à l’innovation, à l’emploi et à l’investissement.
Le diplomate a évoqué les priorités de l’ambassade de France au Togo. Il a cité notamment, la langue française qui doit faire la promotion d’une éducation, de la recherche et des modèles favorisant l’innovation. L’orateur a mentionné également l’accompagnement aux industries culturelles dans la valorisation des identités culturelles et l’enseignement supérieur (mettre la recherche au service des biens mondiaux).
S’agissant de nouvelles lignes de force, pour mettre la culture au service de la diplomatie, il propose la défense du model culturel (défendre ses valeurs) la tolérance (reconnaître qu’il n’y a que des Etats, s’avoir dialoguer) et investir dans le champ du numérique, lieu de création de contenus culturels.
M. Favereau a par ailleurs présenté à l’auditoire le programme « Togo créatif ». Ce programme de 5 ans est destiné à accompagner et à renforcer les industries culturelles et créatives du Togo dans un processus de professionnalisation.
Selon le modérateur, Kagni Alem, professeur d’histoire contemporaine à l’UL, la part de la culture au quotidien est la plus importante et tous les économistes l’ont montré.
Il a indiqué que quand on ramène la diplomatie à la vie de tous les jours, on retourne vers le secteur qui produit le plus, mais qu’on ne voit pas toujours. « Ce qui rassemble les humains, le vivre ensemble c’est d’abord la langue et la culture et les deux sont souvent liées », a-t-il conclu.
Le 1er vice-président de l’UL, Pr. Komlan Batawila a relevé que le thème débattu est un sujet d’actualité. Il a remercié l’ambassadeur pour sa disponibilité à accompagner le Togo et à poursuivre les débats par rapport à la thématique abordée.
Le directeur de la coopération à l’UL, Pr. Joseph Tsigbé a rappelé que les
conférences publiques permettent à ce temple du savoir d’exporter les débats qui y sont faits dans la société. « L’université a une mission, le service à la communauté et à ce titre, il faut ouvrir ses portes au public, à la société civile pour que des sujets transversaux et qui intéressent tous les citoyens, puissent être débattues sans tabou », a-t-il dit.BV/KYA