Comme la plupart des préfectures du Togo, à Dankpen, une localité située à environ 90 kilomètres à l’ouest de la ville de Kara, l’agriculture reste l’activité la plus pratiquée. Plus de 80% de la population s’adonnent à cette activité. C’est une agriculture de subsistance et de rente avec en toile de fond une culture associée, mais qui malheureusement rencontre un certain nombre de difficultés.
De par sa situation géographique et la richesse de son sol, Dankpen est l’une de ces préfectures considérées comme le grenier économique du Togo.
Les produits cultivés
Première productrice de l’igname au Togo, Dankpen est aussi spécialisée dans la culture du maïs, du soja, du niébé, du sorgho, de l’arachide, du riz, du fonio etc .La préfecture produit aussi abondamment du coton.
Cette culture de rente occupe environ 80% de la production de la Région de la Kara grâce à sa position géographique, située dans la plaine de l’Oti. C’est une culture à laquelle s’adonnent plus les jeunes de la localité leur permettant de se prendre en charge.
« La campagne écoulée, les jeunes ont cultivé une surface estimée à plus de vingt mille (20000) hectares qu’ils ont vendu à hauteur de deux milliards de francs CFA», a laissé entendre Martin Dadja Maganawé, préfet de Dankpen.
Bien organisés, ces producteurs sont regroupés au sein du U.P.G.P.C (Union Préfectorale des Groupements de Producteurs de Coton)
« Nous cultivons ici beaucoup d’ignames et du coton. Dans les champs d’igname nous semons aussi le mil, le césam et le sorgho par exemple » a révélé, Yao SAMPETE, un paysan de Nawaré rencontré dans son champ.
Une grande partie de ces productions permet de nourrir la famille du paysan de Dankpen. Loin d’être uniquement une culture de subsistance, ces différentes cultures sont aussi convoyées sur le marché national. Selon M. SAMPETE, ces ignames si elles sont grosses, cinquante(50) tubercules sont vendues à 15.000FCFA. On estime qu’un seul paysan peut cultiver au minimum un hectare d’ignames par saison. Une production qui pourrait être améliorée si ces producteurs disposaient d’intrants agricoles et des machines même si le secteur connait un début de mécanisation.
Les difficultés rencontrées
Mis à part l’absence des intrants agricoles et l’insuffisance des machines, le paysan de Dankpen est aussi confronté aux récurrents problèmes liés à la transhumance (une bonne partie de son champ est souvent dévastée par des bœufs élevés pour la plupart des temps par les Peuhls).
On note également chez ces producteurs, un épineux problème de conservation des produits. Ce problème se posant, le paysan n’a d’autre choix que de se tourner vers la conservation traditionnelle qui consiste à faire un tas d’ignames sous un abri. Au pire des cas, il opte pour la transformation des ignames en farine de couscous. Le défi de la mécanisation demeure également un obstacle pour l’essor de cette agriculture. La force humaine est toujours mise à rude épreuve avec des outils rudimentaires (la houe, le coupe- coupe et la daba…) pour un rendement qui pourrait excéder.
Devant cette situation, il importe que le gouvernement pense à une mécanisation complète d’une telle agriculture pour faciliter la tâche à ces paysans. Pour le préfet « il y a un début de mécanisation entrepris par l’Etat en récompensant les meilleurs paysans. La campagne écoulée par exemple, le gouvernement a octroyé un tracteur au meilleur paysan».
Dans ce sens certains d’autres cadres de la localité souhaitent la création des centres de formation dans le milieu.
« Il faut encourager les jeunes en créant une école agropastorale dans la préfecture. Nous souhaitons vivement que le gouvernement créé des établissements agricoles qui pourraient permettre à nos agriculteurs d’obtenir des rendements plus satisfaisants » a mentionné Téoul BIYIR, ancien préfet de Dankpen.
De même, il s’avère nécessaire de fournir des tracteurs aux coopératives des paysans, de multiplier des magasins de stockage ou de conservation, promouvoir et soutenir les coopératives agricoles locales.
Plus important sera d’encourager et poursuivre la récompense aux meilleurs producteurs à l’occasion des foires d’exposition et aussi encourager la consommation des produits locaux.