Le ministère de la Santé et de la Protection sociale, en partenariat avec Expertise France, l’OMS et l’Institut National d’Hygiène (INH) organise les 22 et 23 novembre à Lomé, une journée de réflexion et de plaidoyer pour proposer des solutions concrètes pour la prise en charge de l’hépatite virale B (VHB) au Togo suivi d’un dépistage gratuit de l’hépatite B.
Ces journées visent principalement à réfléchir sur les forces et faiblesses de la lutte contre les hépatites B au Togo et formuler des recommandations au ministère de la Santé et partenaires afin d’assoir un programme spécifique pour faire face aux questions des hépatites virales dans notre pays.
A cet effet, les participants ont suivi des présentations scientifiques et travaillé en groupes.
Les présentations scientifiques ont été faites par les enseignants des Universités du Togo, des directeurs et responsables de services au ministère de la Santé et de la Protection sociale, ainsi que des experts venus de France.
Les travaux en groupe ont porté sur le dépistage, le diagnostic et le suivi des porteurs du VHB, le traitement de cas sévère, le renforcement du laboratoire pour permettre d’effectuer des analyses de charge virale au Togo.
Ces assises font suite à une étude sur la prévalence de l’hépatite virale B parmi le personnel soignant dans trois hôpitaux et se poursuit avec l’élaboration d’une proposition de protocole national de prévention et de prise en charge du VHB avec la collaboration des infectiologies et hépatologues des hôpitaux de Paris.
La journée de réflexion sur les hépatites B au Togo permet de communiquer aux participants, les informations disponibles sur les hépatites B ; de réfléchir sur les forces et faiblesses de la lutte contre les hépatites B. Elle est également une occasion pour finaliser et valider le draft du protocole de prise en charge des hépatites B au Togo.
Un dépistage gratuit de l’hépatite B est programmé ce mercredi, avec possibilité de rechercher les marqueurs à ceux qui seront positifs par l’Institut National d’Hygiène.
Selon l’OMS, environ 240 millions de personnes souffrent d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B. L’infection chronique par le VHB se défini comme la positivité pour l’antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs) pendant au moins 6 mois. 780. 000 personnes meurent dans le monde chaque année des suites d’une infection par l’hépatite B notamment de cirrhose ou de cancer du foie.
Le représentant du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Pr Gado Napo-Koura a souligné que l’hépatite virale B (VHB), est une inflammation du foie qui est à l’origine de plusieurs complications et de nombreux décès. « Le virus se transmet par contact avec le sang ou d’autres liquides corporels provenant d’une personne infectée », a-t-il poursuivi.
Il a indiqué qu’au Togo, des études réalisées dans trois centres hospitaliers révèlent une prévalence allant jusqu’à 14 % sur 1050 personnes dépistées.
Malgré ce taux élevé de porteur de VHB, il n’existe pas de protocole de prévention auprès de la population générale, ni de prise en charge des personnes porteuses d’une hépatite B chronique.
« Toutefois, le gouvernement togolais à travers le ministère de la Santé a pris certaines mesures pour des populations clés. Il s’agit notamment de la prescription d’un dépistage systématique chez les femmes enceintes et le traitement accessible pour patients coinfectés par le VIH. Certes, l’organisation actuelle du système sanitaire ne permet pas de contrôler effectivement l’infection », a précisé le secrétaire général du ministère de la Santé.
Le coordonnateur du Programme National de lutte contre le SIDA (PNLS), Pr. Dagnra Claver a affirmé que 10% des PVVIH sont infectés par le virus de l’hépatite B au Togo. Par conséquent, l’hépatite B est une pathologie qu’ils doivent prendre en compte dans la prise en charge globale des PVVIH, a-t-il dit.
« Si depuis quelques années, les préventions de l’infection par le virus de l’hépatite B est effective chez les enfants parce que le vaccin est intégré dans le PEV, le Togo ne dispose pas encore de politique nationale de prise en charge des hépatites en général et du VHB en particulier, alors que des molécules existent aujourd’hui pour le contrôle de cette infection, à savoir le ténofovir et l’entecavir qui sont des antirétroviraux utilisés dans le traitement du VIH », a-t-il conclu.
Pour le coordonnateur du Secrétariat Permanent du Conseil National de lutte contre le SIDA, Pr Pitché Vincent, la co-infection du VIH/SIDA et de l’hépatite B doit amener les acteurs de la santé à considérer l’hépatite B comme une maladie prioritaire par les pays africains.