Lomé accueille depuis ce mardi un atelier de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) consacré à la sensibilisation à l’élaboration de comptes satellites de production des ménages au profit des Etats membres. Cet atelier ouvert par le Directeur de cabinet du ministère de l’Action Sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, Koffi GANI, entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie genre adoptée depuis 2018.
Exprimant sa satisfaction par rapport à une telle rencontre, il a laissé entendre que « l’atelier vient à point nommé pour renforcer la capacité des acteurs dans la gestion des comptes satellites de production dans les ménages pour permettre de mieux éclairer la prise de décision des gouvernants ».
L’initiative s’inscrit dans l’optique de mieux capté les productions réelles de nos économies à part l’indicateur de référence pour quantifier la production d’un pays, le Produit Intérieur Brut (PIB) Brut (PIB). « Cet indicateur (PIB), malheureusement, n’arrive pas à capter toutes les productions réelles dans l’ensemble de nos pays. Et il y a un type de production auquel on ne pense pas souvent. C’est la production économique qui a lieu au cœur des ménages. Au sein des ménages de nous produisons des biens et services que l’économie habituelle ne comptabilise pas alors que ces biens et services qui sont produits contribuent non seulement à la production mais aussi au bien-être de nos populations », a indiqué Dr Barbara KY, macro économiste et Directrice du genre à la Commission de l’UEMOA.
De ce fait, ajoute-t-elle, « il est important de les capter pour pouvoir non seulement les quantifier mais également les intégrer à la planification économique de notre développement. »
Pour ce faire, la comptabilité nationale recommande d’élaborer des comptes satellites de production des ménages qui seront mis à côté des comptes types qu’on appelle le cadre central qui est le compte qui calcule le PIB et les comptes satellites qui sont à côté du cadre central pour quantifier ces productions domestiques.
Les interventions au cours des 3 jours de travaux porteront également sur les mesures de travail non rémunéré des femmes au sein des ménages. « Dans le monde, la participation économique des femmes est généralement inférieure à celle des hommes et pour cette raison elles sont plus engagées que les hommes dans les tâches domestiques, plus de soins aux enfants et aux adultes au sein des ménages. La prise en charge de ces activités au sein des ménages permet de comprendre pourquoi leur emploi du temps est plus chargé que celui des hommes et qu’elles peuvent moins se consacrer aux activités économiques », a déclaré le Professeur Jacques Charmes, formateur à cet atelier.
Malheureusement, indique Dr Barbara KY, les méthodes de quantification sont encore à la phase de test parce qu’il faut que l’on puisse standardiser la façon dont on comptabilise l’ensemble de ces productions. « Et comme beaucoup de pays ne savent pas le faire, les instituts de statistiques veulent bien quantifier mais pour l’instant ne savent trop comment le faire », a-t-elle.
Des présentations sur la méthodologie pour élaborer les comptes satellites de production des ménages, un partage d’expériences des pays ayant déjà élaboré ces comptes avec leurs méthodes et les utilités de ces comptes sont au programme des travaux.