Le gouvernement de Michel Barnier a été renversé mercredi par une motion de censure votée par les députés de gauche et du Rassemblement national, moins de trois mois après sa prise de fonction. La motion a été adoptée par 331 élus, soit 43 de plus que le seuil requis de 288 voix.
Après trois heures et demie de débats très agités dans un hémicycle comble, 331 députés ont finalement décidé de faire chuter l’exécutif, alors que 288 voix étaient requises.
« En raison de la motion de censure, (…) le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement », a déclaré au perchoir la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
Tout juste rentré d’une visite d’Etat en Arabie saoudite, Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages, doit désormais désigner un nouveau Premier ministre. Son entourage a annoncé qu’il s’adresserait jeudi à 20h00 aux Français.
Pour parvenir à la censure, les parlementaires de gauche et du parti d’extrême droite Rassemblement national, ainsi que ses alliés, ont voté ensemble pour censurer le gouvernement sur des questions budgétaires, alors que la France est très fortement endettée.
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Départ d’Emmanuel Macron réclamé
Les chefs de file de cette alliance de circonstance ont clairement laissé entendre qu’au-delà du gouvernement de droite et du centre de Michel Barnier, c’était Emmanuel Macron qui était dans leur viseur, même si le sort du président français, dont le mandat court jusqu’en 2027, n’est pas lié en droit à celui de l’exécutif.
La France insoumise (gauche radicale), par la voix de la présidente du groupe à l’Assemblée Mathilde Panot, a immédiatement demandé « à Emmanuel Macron de s’en aller », réclamant « des présidentielles anticipées ».
La cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen a semblé plus mesurée que la gauche radicale dans sa première réaction, assurant qu’elle laisserait « travailler » le futur chef du gouvernmement pour « co-construire un budget acceptable pour tous ». « Je ne demande pas la démission d’Emmanuel Macron », a-t-elle encore lancé.
Durant les débats, elle avais estimé que le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier devait chuter car il perpétue « les choix technocratiques » du président Macron, élu en 2017 et réélu en 2022, actuellement au plus bas dans les sondages.