La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Togo a exprimé vendredi sa profonde consternation face à un drame survenu dans le village d’Asrama, préfecture de Haho. L’institution, tout en apportant son assistance à la victime qui est finalement décédée, souligne la nécessité de protéger les enfants contre le phénomène de mariage forcé.
Une fillette de 13 ans, dénommée Justine, victime de mariage forcé, a tenté de mettre fin à ses jours en ingérant une substance toxique, avant de succomber au Centre Hospitalier Universitaire SO de Lomé, malgré les efforts déployés pour la sauver.
Selon les informations recueillies par la Commission, Justine aurait été donnée en mariage par son père en règlement d’une dette de 127 000 francs CFA. Subissant des violences physiques, émotionnelles et sexuelles, elle, désespérée, a tenté de se suicider.
Alertée par les réseaux sociaux, la CNDH a dépêché, le 7 janvier 2025, une équipe au service de pédiatrie du CHU/S.O où Justine était hospitalisée. L’équipe a échangé avec les responsables médicaux pour s’enquérir de son état de santé. Par ailleurs, le gouvernement, à travers le Ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, ainsi que plusieurs autres acteurs, se sont mobilisés pour lui porter secours.
Malheureusement, le 9 janvier 2025, la jeune fille a succombé.
Un appel à la lutte contre le mariage des enfants
Dans un communiqué publié le 10 janvier 2025, la CNDH a présenté ses condoléances à la famille de Justine et dénonce avec fermeté le phénomène persistant du mariage d’enfants. La Commission a rappelé que cette pratique est interdite par les lois togolaises, notamment par le Code de l’enfant, le Code pénal et la loi portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel. Elle s’appuie également sur les engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Notsé et l’Engagement additionnel de Togblékopé, qui visent à éradiquer les pratiques culturelles préjudiciables aux enfants.
Renforcer la sensibilisation et la dénonciation
La CNDH interpelle les parents, les autorités traditionnelles, locales et religieuses, ainsi que l’ensemble des citoyens, sur la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour prévenir les mariages précoces. Elle invite également à dénoncer les auteurs et complices de ces actes criminels, afin de protéger les droits des enfants.