L’assaillant qui a tué dimanche deux personnes sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille était détenteur d’un passeport tunisien et les enquêteurs mènent des investigations pour confirmer son identité, a déclaré lundi le procureur de Paris.
Connu sous sept identités des services de police pour des faits de droit commun, l’homme avait été interpellé vendredi à Lyon pour vol à l’étalage. Dans le cadre de sa garde à vue, « il a alors présenté un passeport tunisien délivré le 18 novembre 2014 au nom de Ahmed H., né le 9 novembre 1987 à Bizerte en Tunisie », a indiqué le procureur François Molins lors d’une conférence de presse.
Des investigations sont « en cours pour s’assurer de l’authenticité » du passeport, qu’il n’avait pas sur lui au moment de l’attaque à Marseille.
12h11: François Molins, le procureur de la République de Paris, s’exprime pendant une conférence de presse
« Toutes mes pensées émues se tournent vers les familles des victimes »
La section antiterroriste de parquet a été saisie, a réaffirmé le procureur
« Une enquête en flagrance a été ouverte »
« L’auteur est arrivé en gare à 13h32 et s’est rendu sur le parvis »
« Une passante a courageusement tenté d’intervenir »
« L’arme était un couteau dont la lame mesurait une vingtaine de centimètres »
« L’agresseur s’est rué sur des militaires après avoir poignardé les jeunes filles »
L’agresseur a « rapidement été identifié comme ayant été signalé à sept reprises depuis 2005 sous sept identités différentes »
« Le suspect a indiqué être consommateur de drogues dures et être divorcé »
11h46: Selon 20minutes, le suspect était connu sous huit identités différentes. Nos confrères précisent qu’elles étaient utilisées lors de ses différentes interpellations. « Les dates de naissance diffèrent à chaque fois tout comme les pays d’origine. Sur certains papiers, ils déclarent venir de Tunisie, sur d’autres d’Algérie », explique 20minutes.
07h41: Les 2 victimes de l’attaque sont en fait des cousines âgées de 17 et 21 ans
07h23: Selon les informations de France 3, l’assaillant qui a été abattu est un homme en situation irrégulière de nationalité algérienne.
06h00: Ce que l’ont sait ce matin
L’enquête se poursuit après l’attaque au couteau de Marseille revendiquée par l’organisation Etat islamique au cours de laquelle deux jeunes femmes ont été tuées sur le parvis de la gare Saint-Charles, dimanche en début d’après-midi.
Les investigations menées sous l’autorité du parquet antiterroriste de Paris doivent permettre de préciser le profil et l’itinéraire de l’auteur de l’attaque, âgé d’une trentaine d’années, qui aurait crié « Allah Akbar » selon des témoins, avant d’être abattu par des militaires.
Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque dès dimanche soir, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, SITE. « L’auteur (…) provient des soldats de l’Etat islamique », assure une « source de sécurité » citée par l’organe de propagande.
Une dizaine d’auditions de témoins ont été menées dès dimanche et plusieurs ont rapporté avoir entendu l’assaillant crier « Allah Akbar ». Connu pour des faits de droit commun, sous plusieurs identités, il n’avait « pas de papiers sur lui », mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales, selon une source proche de l’enquête. Il a été rapidement abattu par des militaires de l’opération Sentinelle, après les sommations.
Son comportement a été qualifié « d’étrange » par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, au vu des bandes de vidéo-surveillance: il « commence par commettre (son) crime sur une première personne, s’enfuit, puis revient sur ses pas pour tuer la seconde personne ». « C’est un élément d’interrogation », a souligné M. Collomb.
Côté judiciaire, l’enquête a été ouverte pour assassinats et pour tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique. « Pour moi, c’est un attentat », a déclaré le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin. « Profondément indigné par cet acte barbare, en peine avec les familles et les proches des victimes de Marseille », a tweeté le président de la République Emmanuel Macron.
La ministre des Armées Florence Parly a salué le « professionnalisme » des militaires qui ont abattu l’agresseur.
La gare a été paralysée et le trafic des trains interrompu jusqu’à 18H30, avec des retards importants sur le trafic Sud-Est.
Le président LR de la région Paca, Renaud Muselier, a déploré sur Twitter « un acte barbare ». « #Marseille pleure avec ses pauvres victimes. L’assassin aussi répugnant que ses motifs », a écrit le député de Marseille et chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen, présidente du Front national, a dénoncé « le terrorisme », qui est « un acte de guerre contre notre pays ».