Donald Trump ou Kamala Harris? La RTS a posé la question à tous les élus siégeant sous la Coupole à Berne. Une soixante de parlementaires, issus de tous les partis, ont exprimé leur préférence. Si la plupart ont un penchant pour la démocrate Kamala Harris, Donald Trump trouve aussi quelques soutiens.
Des élus et élues de tous les partis et un seul à l’UDC soutiennent publiquement Kamala Harris, selon les réponses reçues par la RTS.
Les parlementaires verts et socialistes sont ceux qui ont le plus exprimé leur enthousiasme pour la candidate démocrate. Son respect de l’Etat de droit, des institutions, mais aussi son programme plus social et écologique sont déterminants pour la plupart des élus sous la Coupole.
« Egomaniaque et dictateur »
Ce qui arrête aussi le choix des élus helvétiques, c’est une opposition ferme à l’égard de Donald Trump. Beaucoup ne partagent ni ses idées, ni sa vision de la société. « Donald Trump est un suprémaciste blanc qui méprise les femmes et les immigrés et qui ne défend pas les valeurs démocratiques », a déclaré dans La Matinale la conseillère nationale socialiste genevoise Laurence Fehlmann-Rielle.
Je préfère une pizza hawaïenne à un second mandat de Donald TrumpSimon Stadler, conseiller national du Centre uranais
D’autres parlementaires ont décrit le candidat républicain comme étant « égomaniaque », « narcissique » ou un « dictateur en puissance » qui ne serait pas digne de la fonction.
Certains ont exprimé leur mépris avec un certain humour. « Je préfère une pizza hawaïenne à un second mandat de Donald Trump », a indiqué le conseiller national uranais du Centre Simon Stadler.
Les rares soutiens de Donald Trump
Le candidat républicain trouve quand même quelques soutiens à Berne. Ils sont tous élus sous la bannière de l’UDC. Pour eux, Donald Trump est le seul à pouvoir arrêter la guerre en Ukraine.
« Avec lui, il y aura peut-être moins de liens avec l’Otan, peut-être aussi de meilleures relations avec Vladimir Poutine pour trouver un accord et terminer cette guerre, ce qui est certainement aussi dans l’intérêt de la Suisse », a expliqué le conseiller national tessinois UDC Piero Marchesi.
Donald Trump a une meilleure compréhension des industries. Kamala Harris est comme une boîte noire du point de vue de la politique internationaleChristian Wasserfallen, conseiller national bernois PLR
Un avis partagé par le conseiller fédéral UDC Albert Rösti, qui a fait connaître sa préférence lors d’une rencontre dans une école bâloise. Une prise de position rare pour un conseiller fédéral, mais qui reflète l’avis des sympathisants de l’UDC. Selon un sondage du magazine Nebelspalter, 40% d’entre eux voteraient Donald Trump, contre 31% pour Kamala Harris.
Quelles relations entre la Suisse et les Etats-Unis?
Si la plupart des élus sont convaincus que Kamala Harris devrait être l’occupante de la Maison Blanche, ils sont davantage nuancés en ce qui concerne les relations entre la Suisse et les Etats-Unis.
« Donald Trump a une meilleure compréhension des industries, Kamala Harris est comme une boîte noire du point de vue de la politique internationale », estime le conseiller national bernois Christian Wasserfallen. Le libéral-radical fait partie des rares élus à ne pas avoir de préférence. Il estime toutefois que Donald Trump aurait une meilleure influence pour les entreprises helvétiques implantées sur sol américain.
Un avis partagé par d’autres élus de droite, même ceux qui sont convaincus de voter pour Kamala Harris. Par ailleurs, des élus à gauche et au Centre, clairement opposés au candidat républicain, estiment également que son élection n’aurait pas beaucoup d’impact pour les entreprises suisses.
Trump dit qu’il va imposer à au moins 10% les produits qui viennent d’ailleurs. Vous ne pouvez pas faire çaSophie Michaud-Gigon, conseillère nationale verte vaudoise
Pour d’autres, la politique économique de Donald Trump serait clairement néfaste pour les intérêts de la Suisse. « Même si les deux ont une vision assez protectionniste, elle a une vision plus nuancée. Trump dit qu’il va imposer à au moins 10% les produits qui viennent d’ailleurs. Vous ne pouvez pas faire ça. Pour la Suisse, qui est un petit marché, on ne peut pas se permettre de ne plus avoir d’accès au marché extérieur », a analysé la conseillère nationale verte vaudoise Sophie Michaud-Gigon.
Pour elle, comme pour beaucoup d’autres élus, la Suisse a besoin de partenaires économiques qui respectent des règles d’ouverture des marchés.
Au-delà des relations économiques avec la Suisse et le reste du monde, la grande majorité des élus critiquent le caractère imprévisible et militariste de Donald Trump, néfaste pour les questions géopolitiques et le maintien des coopérations multilatérales.