Tandis que les combats se poursuivent à Goma depuis trois jours, les dégâts humanitaires se comptent déjà en grand nombre: bombardements aveugles, pillages des boutiques, intimidations des civils. C’est le cas du département de néonatologie de l’hôpital général de la ville, des bombardements ont causé la mort de plusieurs nouveaux-nés qui étaient sous couveuses. Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, appelle «au respect absolu de la vie humaine et des infrastructures privées et publiques».
Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican.
C’est un champ de bataille qui s’est ouvert à Goma, alors que des unités des FARDC, l’armée régulière de la République Démocratique du Congo, tentent toujours de résister à la pression des rebelles du M23 et ses alliés rwandais, dans les quelques quartiers de la ville non pris d’assaut. Les répercussions sur la population se font grandement ressentir: bombardement aveugles, destruction des bâtiments, pillage des négoces et dépôts, etc. Face à ce drame de plus en plus alarmant, l’évêque de Goma qui, il y a deux jours, alertait la communauté internationale, prévoyant le pire «si rien n’était fait pour éviter que les affrontements n’arrivent dans la ville», revient exprimer sa «consternation», dans son message daté du lundi 27 janvier, au vu de la tournure que prennent les événements dans cette métropole de plus d’un million d’habitants et d’autant de déplacés.
Bombardement du département de néonatologie de l’hôpital général Charité maternelle
C’est avec grande indignation que Mgr Ngumbi dit avoir appris «le bombardement, entre autres du département de néonatologie de l’hôpital général Charité maternelle, causant la mort des nouveaux-nés, et celui de la concession de la procure diocésaine». Des bombardements aveugles certes, comme ceux qui ont eu lieu dans le camp des réfugiés avec autant des morts, parmi lesquels des enfants. Et à compter le nombre des corps qui jonchent les artères de la ville, il faut l’affirmer, «c’est une catastrophe humanitaire qui se produit à Goma». Par ailleurs, des actes de pillages se multiplient, certains organisés par la population elle-même, ce qui «aggrave la situation humanitaire déjà déplorable», fustige le prélat.
La proximité et la compassion de l’Eglise envers les victimes de ces violences
L’homme d’Église lance un appel «au respect absolu de la vie humaine et des infrastructures privées et publiques». Il s’adresse à «toutes les parties impliquées dans l’actuel conflit armé ainsi que la population», «en vertu de la dignité humaine et du droit international», affirme Mgr Ngumbi. Le prélat met un accent particulier sur la nécessité de «garantir la protection de la vie et l’accès de tous aux services de base, et celle d’éviter les violences sexuelles». En outre, il «assure à toute la population de Goma de la proximité et de la compassion de l’Eglise en se sentant proche, de façon particulière, des blessés et des familles des victimes» de cette barbarie. Il exhorte donc «le clergé et les consacrés, de même que les fidèles et toute personne de bonne volonté, à bien vouloir prêter l’aide nécessaire à quiconque est dans le besoin».