Un Atelier de Revue à Mi-Parcours a démarré ce mercredi 11 Mars 2015 à Lomé et regroupe des équipes techniques du gouvernement togolais et de la Banque mondiale pour évaluer les réalisations du Projet de Développement Communautaire et des Filets Sociaux (dénommé PDCplus), ainsi que leurs impacts sur les bénéficiaires. L’atelier a été présidé par Son MadameVictoire Dogbé, Tomégah Ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, qui avait à ses côtés des membres du gouvernement, le Représentant Résident de la Banque mondiale, et d’autres partenaires au développement du pays.
Le Projet de Développement Communautaire et des Filets sociaux a démarré en Juillet 2012, avec pour objectif principal de fournir aux communautés pauvres un meilleur accès aux infrastructures socio-économiques de base et aux filets de sécurité sociale. Avec un financement total de 26,1 millions de dollars octroyé par la Banque (soit près de 13 milliards de francs CFA au taux de change qui prévalait lors de l’octroi du financement), le PDCplus s’appuie sur une approche de développement communautaire pour financer : (i) la construction et la réhabilitation des infrastructures socio-économiques et communautaires de base dans les domaines de l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, etc. ; (ii) les activités génératrices de revenus au profit de petits groupements de personnes au sein des communautés ciblées ; (iii) la fourniture de filets sociaux, à travers des travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre locale, des cantines scolaires, et des transferts monétaires dans les deux régions les plus pauvres au Togo, à savoir celle de la Kara et celle des Savanes. Un don du Fonds japonais de développement social de 2,55 millions de dollars (soit 1,5 milliards de francs CFA) a été accordé en parallèle par le gouvernement japonais pour appuyer le programme de transferts monétaires.
« L’ambition du gouvernement en initiant ce type de projet est de réduire l’inégalité sociale, en mettant en place dans les zones les plus pauvres des structures adéquates, permettant aux populations d’avoir accès notamment à l’éducation, aux soins de santé primaire, à l’eau potable et de pouvoir assurer aisément le transport de leurs productions vers des marchés, pour une plus-value de leurs activités économiques », a déclaré la Ministre Victoire Tomégah Dogbé à l’occasion de l’Atelier de revue à mi-parcours du projet.
Le projet a pu soutenir la mise en œuvre de nombreux microprojets socioéconomiques et communautaires, selon les accords convenus lors de son élaboration. Dans le domaine des infrastructures de base, sur les 320 microprojets prévus, 155 (soit près de la moitié) ont déjà été réalisées et se répartissent comme suit : 90 bâtiments scolaires comportant 248 salles de classe ; 13 centres de santé ; 44 forages ; 4 latrines communautaires ; 2 pistes rurales et ouvrages de franchissement ; et 2 hangars de marché. 99,3% des activités génératrices de revenus prévus par le projet (à savoir 149 sur 150) ont été financées et ont touché 3 275 bénéficiaires sur 2 250 prévus.
Dans le cadre des travaux à haute intensité de main-d’œuvre, le PDCplus a créé 9 679 emplois temporaires (soit 97% des emplois prévus) qui ont permis aux bénéficiaires (dont 42,88% de femmes) de gagner des ressources financières pour subvenir à leurs besoins et s’engager dans diverses activités économiques. Les microprojets sur lesquels ces personnes ont travaillé portent principalement sur des pistes rurales et des retenues d’eau (119 réalisations sur 125 prévues) dont sont bénéficiaires leurs propres communautés.
Quant au programme de cantines scolaires, il a démarré sous financement du PDCplus et de l’Etat dans toutes les 308 écoles des zones défavorisées retenues où plus de 80 000 élèves reçoivent 1 repas par jour pendant la période scolaire.
Enfin, pour les paiements dans le cadre des transferts monétaires qui couvrent la Région des Savanes et la Région de la Kara, près de 13 000 bénéficiaires sur les 21 000 prévus ont commencé par recevoir un montant de 5 000 FCFA par mois pour la prise en charge des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition sévère. Ce programme est financé par l’Etat togolais, le don japonais, et la Banque mondiale.
« Le PDCplus va au-delà d’une simple mise à disposition d’ouvrages communautaires pour contribuer à régler la question d’inégalité sociale et de vulnérabilités des plus pauvres. Par son approche, il a une dimension forte de construction du capital humain. C’est pourquoi, le gouvernement réaffirme son engagement à poursuivre sa mise en œuvre et invite les partenaires techniques et financiers à l’accompagner dans son extension et son développement », a poursuivi Mme Tomégah Dogbé.
De son côté, Monsieur Hervé Assah, Représentant Résident de la Banque mondiale (principal partenaire financier du projet), s’est également réjoui des résultats du projet à la mi-parcours. Ceci, d’autant plus que la philosophie du projet –comme pour tous les projets de développement communautaire précédents— qui consiste à doter les communautés bénéficiaires de capacités suffisantes pour leur permettre de prendre en charge leur propre développement, a été maintenue et appliquée : « La particularité du PDCplus, c’est qu’il permet aux communautés de faire entendre leur voix quant au type d’infrastructures et d’activités dont elles ont le plus besoin pour sortir de la pauvreté. Ces communautés peuvent ainsi prendre part et s’impliquer davantage dans la réalisation des différents microprojets qu’elles ont identifiés elles-mêmes ».
Le PDCplus répond ainsi au double objectif poursuivi par la Banque mondiale, notamment la réduction de la pauvreté et la promotion d’une prospérité mieux partagée. Il cadre également parfaitement avec la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi du Togo, plus spécifiquement sur son troisième axe qui porte sur la promotion du capital humain, la protection sociale et l’emploi.