En prélude au sommet de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement du 10 au 15 octobre prochain à Lomé, les membres du gouvernement sillonnent les différentes préfectures du pays pour expliquer aux populations les enjeux de cette conférence.
Ces rencontres, à l’actif du chef de l’Etat ont pour objectif, d’informer les populations sur la tenue effective de ce sommet et de les amener à contribuer à son succès. Cette tournée interministérielle permet également d’expliquer les raisons de ce sommet pour lutter contre la recrudescence des actes de criminalité sur les côtes africaines notamment la piraterie maritime, les pêches illégales et le trafic de drogue sur le Golfe de Guinée, avec des conséquences graves sur l’économie continentale.
Le ministre Boukpessi à Kara et Kpalimé
Le ministre a expliqué à son auditoire, que le choix du Togo d’abriter ce sommet, se justifie par le rôle de leadership que joue le président Faure Gnassingbé au sein de la CEDEAO, de l’UEMOA et l’Union africaine. Il s’est insurgé contre la piraterie maritime, le banditisme, la pêche illicite, l’immigration et le trafic de faux médicaments. Pour lui, ces différents délits et crimes qui s’opèrent dans le Golfe du Guinée n’épargnent aucun pays.
Le ministre Boukpessi a énuméré certaines mesures prises par le pays pour améliorer la sureté et la sécurité maritimes, entre autres, la création du Haut Conseil pour la mer, la création d’une préfecture maritime, la commission nationale chargée des frontières maritimes, l’adoption et le vote de nombreux textes ainsi que l’adoption d’une stratégie nationale pour la mer et le littoral.
Il a convié les uns et les autres à la vigilance, à la lutte contre le terrorisme et à faire de la sécurité maritime, un facteur d’intégration sociale et de cohésion.
Les ministres de l’Administration territoriale et de la Sécurité à Sokodé Selon le ministre Boukpessi, les actes de criminalité tels que la pêche illicite et artisanale non déclarées et non réglementées, l’immigration illégale, le trafic des stupéfiants, la pollution ainsi que la contrebande d’armes, de produits pétroliers et pharmaceutiques, ont augmenté sensiblement entre 2014 et 2015.
Malgré la création du Haut conseil pour la mer, d’une préfecture maritime, d’une commission nationale chargée des frontières maritimes par le gouvernement, a souligné le ministre, le prochain sommet va harmoniser les cadres juridiques de ces différentes structures par l’adoption et le vote de nouveaux textes devant réglementer les actions de la mer pour améliorer la sécurité et la sureté maritimes. Il a appelé la population à contribuer à son succès car « ce sommet est l’affaire de tous les citoyens ».
Les ministres Yark et Gnonfam dans les Savanes
« Ce sommet n’est pas seulement pour le gouvernement mais pour toute la population togolaise », ont déclaré les ministres. Ils ont rappelé les mesures prises par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé pour renforcer la capacité de sécurisation maritime du Togo, en dotant la marine nationale de deux bateaux rapides de dernière génération, de vedettes rapides appelées « Defender » grâce à la coopération avec les Etats-Unis et le Canada.
Le ministre Gnonfam à Dapaong et Tsevié
Les opérateurs économiques, les commerçants et les transporteurs ne sont pas en marge de cette tournée. Devant ces acteurs, le ministre a relevé qu’avec ses 30.000 km environ de côtes, et plus de 90 ports, l’Afrique importe et exporte plus de 92 % de ses marchandises par voie maritime. Selon lui, les mers nourrissent l’ensemble des Etats africains enclavés ou non et contribuent à plus de ¾ des recettes fiscales de leurs économies.
« Ce sommet permettra de mettre en place, un mécanisme commun pour sécuriser cette voie d’ouverture sur le monde extérieur afin de faciliter la libre circulation des personnes et des biens », a-t-il expliqué.
À cet effet, le ministre des Infrastructures et des Transports a convié les opérateurs économiques, les commerçants et les transporteurs à se mobiliser pour la réussite de cet important rendez-vous.
« Si les Etats de l’Union Africaine ont accepté tenir cette conférence à Lomé, c’est à cause de la sécurité qui y règne, et il est nécessaire de la préserver », a-t-il signifié.
Le ministre Lorenzo à Aného et dans la région des Plateaux-ouest
Le ministre a exhorté les commerçants, les transporteurs, les syndicalistes et toutes les populations à soutenir l’Etat dans l’organisation matérielle de ce sommet. « Si les océans sont laissés dans les mains de personnes sans foi ni loi, notre vécu au quotidien et celui des populations sera négativement influencé », a-t-il ajouté, tout en insistant sur la vigilance des uns et des autres pour démasquer les trafics de drogues, d’armes ou des êtres humains sur terre ou sur mer.
Pour lui, la mer et ses ressources bien protégées déboucheront sur une économie florissante synonyme d’augmentation de pouvoir d’achat et de création d’emplois pour les jeunes. Raison pour laquelle, il a souligné l’importance de la préservation du climat de paix et la sécurisation des « chemins » d’importation et d’exportation des biens et produits agricoles ou miniers divers.
Le ministre Lorenzo a rappelé aux transporteurs que « s’il y a insécurité en mer, il n’y aura plus d’activités pour eux, puisqu’il n’y aura plus de bateaux et donc plus de marchandises à transporter pour eux » rassurant que le sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité maritimes et le développement se tiendra à la date prévue. Il a également rappelé le climat de paix qui règne dans le pays souhaitant que ce climat de paix se pérennise. « Vous transporteurs routiers de marchandises, de personnes et des biens, conducteurs de taxi motos, si l’espace maritime n’est pas protégé, votre activité serait menacée ».
Il a demandé à tous une synergie d’action pour enrayer la piraterie maritime qui a enregistré 285 attaques dans le Golfe de Guinée entre 2011-2012. Ces attaques, dit-il se sont estompées à partir de 2013 et a signifié à l’assistance que le Port autonome de Lomé est le seul port en eau profonde pouvant accueillir des porte-conteneurs de troisième génération avec 10.000 à 15.000 conteneurs.
Sommet de Lomé, quel enjeu ?
Le sommet de Lomé permettra aux chefs d’Etat et de gouvernement de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique et de promouvoir l’économie bleue marine. Le grand enjeu de cette rencontre est l’adoption de la charte de Lomé pour faire de l’espace maritime, le levier principal du développement économique et social de l’Afrique.
A cette rencontre, plusieurs questions seront examinées, entre autres, l’insécurité maritime marquée par des actes d’agression, de brigandage, de vol à main armée, de trafics illicites de tout genre transitant en mer. Les autres préoccupations du sommet de Lomé seront la pêche illicite, la préservation de l’environnement marin, la mer comme facteur de développement et la coopération régionale et internationale pour la sauvegarde de la sécurité maritime. Outre les questions à examiner, il est à rappeler que les pays participants étudieront les voies et moyens adéquats pour enrayer les actes criminels qui portent une atteinte grave à la paix et la sécurité ainsi qu’à la navigation dans l’ensemble de l’espace maritime africain, en particulier, dans la Corne de l’Afrique et dans le Golfe de Guinée.