Lomé abrite depuis ce lundi 24 et ce, jusqu’au 28 avril 2023, une réunion du comité de coordination statistique de la CEDEAO. Cette rencontre qui rassemble les Directeurs des instituts nationaux de la statistique des pays de l’espace ouest-africain vise l’harmonisation et l’amélioration des statistiques dans la sous région. C’est l’occasion pour Mme Takoubakoye Aminata Boureima, Directrice Générale de l’institut national de la statistique du Niger d’aborder avec la rédaction, les avancées enregistrées par son pays. Elle a fait cas des réformes institutionnelles importantes engagées pour moderniser et accroître la production statistique afin de faciliter l’accès et l’utilisation des statistiques au Niger.
« De manière spécifique, nous sommes dans la période de meilleure production statistique puisque nous avons réalisé en moins de trois (3) ans, un recensement général des entreprises. Nous avons commencé un recensement général de la population et de l’habitat et nous allons aussi démarrer très prochainement un recensement général de l’agriculture et du cheptel sans oublier de nombreuses opérations statistiques et des enquêtes auprès des ménages », ajoute-t-elle.
Son pays, insiste-t-elle, connaît actuellement une meilleure période de mise en oeuvre de sa stratégie de développement de la statistique.
En participant à cette réunion de Lomé, la délégation nigérienne conduite par Madame Takoubakoye Aminata Boureima dit s’attendre d’abord à un partage d’expériences qui fera de sorte que les projets nationaux isolés vont laisser place aux projets régionaux afin de bénéficier des avantages et aussi harmoniser les statistiques pour faciliter la comparabilité des données au niveau de la région de l’Afrique de l’Ouest et du centre, a-t-elle laissé entendre.
« L’harmonisation nous permet d’avoir des statistiques comparables au niveau de la sous région. Ceci nous permet d’élaborer de différentes stratégies régionales de développement que ce soit au niveau de l’économie, de la santé, de l’éducation et d’autres différents secteurs. La comparabilité des statistiques, c’est la base pour faire les diagnostics, pour définir les cibles réalistes et pour aussi affecter des moyens conséquents par pays, par région par rapport à la mise en œuvre des différentes politiques régionales », a-t-elle fait savoir en outre en précisant que cela va concourir au « suivi macroéconomique des différents indicateurs ».
Si les avantages de la présente réunion sont énormes pour les parties prenantes, il existe cependant de nos jours, des défis liés au métier. Ce que la Directrice Générale de l’institut national de la statistique du Niger, n’a pas manqué d’évoquer. « Notre métier de statisticien a beaucoup changé avec la mise en place de certaines technologies notamment l’intelligence artificielle, l’utilisation d’autres types de données, la télédétection », dit-elle.
Aussi souligne-t-elle, la nécessité du renforcement des capacités des ressources humaines dans le domaine de la technologie, le financement durable de la statistique par nos États eux-mêmes et la mise en œuvre des différentes réformes institutionnelles au niveau de nos pays.