Plus de 1 500 jeunes et PME à fort potentiel de croissance vont bénéficier de l’initiative, sur l’ensemble du continent africain.
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 21 novembre 2016 – Boost Africa, une initiative unique favorisant l’innovation et l’esprit d’entreprise sur l’ensemble du continent africain, a été lancée ce jour à Abidjan par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec la Commission européenne. La cérémonie de lancement a eu lieu, en présence de Werner Hoyer, le président de la BEI, Akinwumi Adesina, le président de la BAD, Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI et Stefano Manservisi, directeur général de la coopération internationale et du développement à la Commission européenne.
Cette initiative contribuera à renforcer l’essor, en Afrique, d’un écosystème d’entreprises efficaces en soutenant, de façon durable, les étapes les plus précoces et les plus risquées de la chaîne de valeur entrepreneuriale. Boost Africa entend stimuler le potentiel entrepreneurial des jeunes africains et les amener ainsi à créer des entreprises performantes et innovantes, à même de relever les défis de la concurrence régionale et mondiale, d’attirer des investissements directs nationaux et étrangers, de créer de nouveaux emplois de qualité et de contribuer à une croissance économique durable et inclusive.
Grâce à un premier investissement mixte de 150 millions d’euros au maximum, Boost Africa devrait mobiliser jusqu’à un milliard d’euros en investissements supplémentaires dans un secteur à forte croissance et soutenir plus de 1 500 jeunes entrepreuneurs et PME sur l’ensemble du continent.
De portée panafricaine, l’initiative Boost Africa repose sur trois piliers intégrés.
• En premier lieu, un programme d’investissement qui consiste en des prises de participation dans des fonds de capital d’amorçage, des fonds de co-investissement d’investisseurs providentiels, des fonds complémentaires d’accélérateurs, des fonds de capital-risque, etc. qui investissent dans de jeunes pousses innovantes et des petites et moyennes entreprises à fort potentiel de croissance.
• Ensuite, un mécanisme d’assistance technique qui regroupe des aides non remboursables favorisant un renforcement des capacités et une diffusion des meilleures pratiques à l’appui des aspects suivants : la propension des intermédiaires à investir, l’assistance et la formation techniques et commerciales des entreprises bénéficiaires et des entrepreneurs et la création de réseaux d’investisseurs locaux.
• Et enfin, un laboratoire d’information et d’innovation, à savoir une plateforme de soutien à l’écosystème entrepreneurial encourageant l’innovation, l’acquisition de compétences en partenariat et l’incubation et l’encadrement de nouvelles idées prometteuses, ainsi que l’évaluation et la diffusion de meilleures pratiques.
« L’initiative Boost Africa permettra aux jeunes africains d’envisager l’avenir avec espoir et de se convaincre qu’ils peuvent réussir dans la poursuite de leurs rêves et de leurs attentes », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la BAD. « L’Afrique de demain sera dessinée par la jeunesse actuelle et il est extrêmement important que nous suscitions et soutenions des possibilités d’entreprendre pour la jeunesse, que nous favorisions la réussite des projets et que nous les montrions en exemple pour d’autres jeunes. »
Werner Hoyer, le président de la BEI : « Boost Africa est, véritablement, une grande initiative qui soutiendra l’esprit d’entreprise et l’innovation en Afrique et qui alimentera les nouveaux talents du continent. Il s’agit donc d’une manière concrète d’aborder les facteurs à long terme qui alimentent la pauvreté, l’instabilité et la fuite des cerveaux, un grand nombre de ces facteurs étant à l’origine de la crise des migrants qui nous frappe tous, et qui font ainsi des objectifs de développement durable une réalité. Je suis fier que l’Union européenne et sa banque, la BEI, collaborent de manière aussi efficace avec la Banque africaine de développement et d’autres institutions de financement du développement pour relever les défis urgents auxquels le monde est confronté. » Et Werner Hoyer d’ajouter : « En plus, Boost Africa va démarrer sur les chapeaux de roues puisque les premières jeunes pousses et PME à fort potentiel de croissance devraient bénéficier de son appui très bientôt. Ces petites entreprises et les jeunes hommes et femmes à leurs commandes sont une véritable inspiration, à l’instar de leur dynamisme et de leur détermination.
Stefano Manservisi, directeur général de la coopération internationale et du développement à la Commission européenne, a déclaré, pour sa part : « Boost Africa va donner un véritable coup de pousse à l’innovation et stimuler la création de nouveaux dispositifs à l’appui de l’inclusion financière, comme des instruments de capitaux à risques et d’investissement d’impact, dans le droit fil de la stratégie du Plan d’investissement extérieur européen. Grâce à l’utilisation intelligente de financements mixtes, cette initiative entend mettre à profit le plein potentiel de deux grandes institutions financières afin de s’aventurer dans de nouvelles approches de soutien visant la nouvelle génération d’entrepreneurs africains et nous voulons mettre l’accent, en particulier, sur des situations fragiles et risquées dans lesquelles les services financiers ne proviennent pas du marché. Boost Africa est un exemple concret des actions qui reflètent la détermination de l’UE à susciter les conditions de la création d’emplois pour les jeunes. »
Dans le cadre de Boost Africa, la BEI et la BAD étendent leur périmètre d’investissement à des projets généralement considérés comme trop restreints, trop risqués et trop chronophages, mais néanmoins essentiels pour favoriser l’esprit d’entreprise et l’innovation à fort impact. Boost Africa est également exceptionnelle en ce qu’elle met l’accent sur une enveloppe d’assistance technique non négligeable, en plus des ressources financières. Elle se démarque également par son laboratoire d’information et d’innovation destiné à renforcer chacune des opérations de son programme d’investissement.
Boost Africa met à profit les compétences financières et entrepreneuriales de la BAD et de la BEI, ainsi que celles d’un grand réseau de partenaires et de parties prenantes, pour accélérer la croissance et l’essor des jeunes pousses en Afrique. Elle va contribuer à établir, utiliser de façon stratégique et alimenter un réseau d’intermédiaires dans le secteur du capital-risque en vue de financer et de développer l’esprit d’entreprise en Afrique. Cette stratégie d’intervention globale devrait contribuer à la réussite et à la croissance de jeunes pousses, de telle sorte qu’elles deviennent des entreprises importantes au sein de leur environnement local.
« L’Afrique connaît actuellement une envolée des petites entreprises qui s’essayent à la mise en œuvre de produits, de services et de modèles économiques innovants, souvent en tirant parti de la technologie », a déclaré Adesina. « Le moment est venu de soutenir ces entreprises au moyen de ressources financières et techniques pour leur permettre de commercialiser leurs innovations. Boost Africa démontrera à tous les Africains qu’ils devraient et peuvent prendre leur avenir en main avec succès. Boost Africa est une initiative clé du programme « Des emplois pour les jeunes en Afrique » de la BAD, l’une des cinq grandes priorités de la Banque africaine de développement. »
En appliquant une approche de financement mixte, ce programme d’investissement devrait permettre de transformer jusqu’à 25 à 30 prises de participation de plus petite dimension en fonds d’investissements providentiels, d’amorçage et de capital-risque qui, à leur tour, contribueront au financement de jeunes pousses et d’entreprises en phase de démarrage présentant un haut potentiel de croissance et de création d’emplois en Afrique. La première opération réalisée au titre de l’initiative Boost Africa devrait concerner Telecom Tide Africa Fund, un fonds TIC visant les jeunes pousses technologiques en Afrique de l’Ouest et orientale. Le projet Africa Technology Ventures, qui appuiera de jeunes entreprises innovantes en Afrique orientale et les aidera à se développer sur le plan international, est également en cours d’instruction.
La Commission européenne, encouragée en ce sens par ses partenaires, étudie actuellement le soutien qu’elle pourrait apporter – et notamment les conditions et le montant de ce soutien – ce qui permettrait à la BEI, à la BAD et aux autres investisseurs potentiels de procéder à des investissements de premier rang et d’attirer des investissements privés. Le concours de 50 millions d’euros de la BEI sera accordé au titre de l’enveloppe destinée à l’investissement d’impact de la Facilité d’investissement de Cotonou (un fonds renouvelable établi dans le cadre de l’Accord de partenariat de Cotonou, géré par la BEI et financé sur les contributions des États membres par l’intermédiaire du Fonds européen de développement). La BAD, quant à elle, engagera 50 millions d’euros dans un fonds de capital-investissement. Le programme d’investissement devrait offrir un rendement financier adéquat aux investisseurs, conjugué à un impact fort en matière de développement. L’enveloppe assistance technique de l’initiative Boost Africa sera dotée de 20 millions d’euros et le laboratoire d’information et d’innovation d’environ 10 millions d’euros.