Les maladies cardio-vasculaires constituent une des principales priorités de santé publique. En effet, on compte en France chaque année 100 000 infarctus du myocarde dont 20 % surviennent avant 55 ans et sont mortels une fois sur trois. Pourtant, la majeure partie d’entre eux sont prévisibles et pourraient être prévenus grâce à un dépistage précoce.
Ils résultent d’anomalies lipidiques innées mais sont également liés à des facteurs de risque évitables, comme l’excès de cholestérol, le tabagisme, l’hypertension artérielle, l’obésité et le surpoids, la sédentarité, le diabète de type 2.
Le cholestérol :
L’excès de cholestérol a un impact majeur sur le développement des maladies cardiovasculaires. C’est le LDL cholestérol qui, en s’accumulant et en s’oxydant dans les parois des artères constitue les plaques d’athéromes à l’origine des maladies cardiovasculaires. Plus son taux dans le sang est élevé, plus le risque est important. Une concentration faible de HDL cholestérol constitue également un facteur de risque majeur. Mais à l’inverse, en quantité importante, le HDL-cholestérol a un rôle protecteur et pondère les autres facteurs de risque. Enfin, un taux élevé de triglycérides, un autre lipide circulant dans le sang, favorise également l’apparition des maladies cardiovasculaires.
Le tabagisme:
Le tabagisme chronique multiplie par deux le risque d’infarctus pour une consommation de 10 cigarettes par jour et le multiplie par par 3 pour 20 cigarettes par jour. 14 % des maladies cardiovasculaires chez les hommes ainsi que 2 % chez les femmes sont attribuables au tabac. Par ailleurs, les jeunes fumeurs ont plus fréquemment que les non-fumeurs des taux de LDL-cholestérol hors seuil. Il en est de même pour le HDL-cholestérol (hypoHDL émie) et les triglycérides. De ce fait, ils présentent un niveau de risque encore plus élevé : en cas d’hypercholestérolémie, le tabagisme majore en effet le risque de maladie cardiovasculaire. Mais, le bénéfice de l’arrêt du tabac est rapide : après trois ans sans tabac, le risque cardiovasculaire des ex-fumeurs est identique à celui des non-fumeurs.
Le diabète:
Une personne est diabétique si son taux de glycémie excède régulièrement 1,26g/l. Le diabète de type 2 est un facteur de risque cardiovasculaire majeur : il multiplie par 10 à 15 le risque d’amputation et par 4 le risque de claudication intermittente chez les hommes et par 6 chez les femmes. En France la prévalence du diabète augmente en moyenne de 3,2% par an et la progression du diabète de type 2, qui est de plus en plus fréquent chez les enfants, est parallèle à celle de l’obésité.
L’obésité:
Selon l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé, la prévalence de l’obésité est passée de 8 à 11% chez les adultes en cinq ans. Chez les enfants elle a doublé au cours de la même période, en progressant de 2 % à 4 %. Pourtant, l’obésité compte autant que le tabagisme, l’hypertension ou le diabète dans le développement des maladies cardiovasculaires. Elle est déterminée en fonction de l’indice de masse corporelle (poids/taille x taille) . Un indice de masse corporelle compris entre 25 et 30 signe un surpoids. S’il est supérieur à 30, on est en présence d’une obésité. Notons que l’obésité présente avant la puberté persiste à l’âge adulte dans 50 à 70 % des cas et qu’elle génère ensuite une surmortalité principalement cardiovasculaire de 50 à 80 %. Par ailleurs, lorsqu’elle est associée à une glycémie, à une tension artérielle sub-normale ou à un taux de HDL bas, l’obésité abdominale est un facteur de risque majeur d’accidents coronaire.
L’hérédité:
L’hérédité cardiovasculaire est également un facteur de risque majeur. Les jeunes ayant un antécédent de maladie cardiovasculaire dans leur famille présentent plus souvent des taux de DLcholestérol, de HDL-cholestérol et de triglycérides en dehors des seuils que ceux qui n’ont pas ce type d’antécédents. Cette population présente de ce fait un niveau de risque cardiovasculaire plus important. Elle est le plus souvent mal dépistée ou trop tard. Près de 50 % des jeunes adultes victimes d’infarctus du myocarde sont, en effet, porteurs d’anomalies glucido-lipidiques sévères sans le savoir .
La sédentarité:
Les jeunes qui ne pratiquent pas la marche rapide au moins 30 minutes par jour, niveau recommandé pour la prévention des maladies cardio-vasculaires présentent plus fréquemment des taux de LDL-cholestérol et de triglycérides supérieurs à la normale. Près d’un jeune sur deux (48 %) déclare ne pas faire 30 minutes de marche rapide par jour, ce qui constitue pourtant le niveau minimum quotidien d’activité physique permettant de faire diminuer le risque de maladie cardiovasculaire. Selon l’Inpes, la moitié des jeunes de 12 à 18 ans, n’exercent aucune activité physique. Par ailleurs, près de 9 jeunes dépistés sur 10 déclarent utiliser chaque jour un ordinateur ou la télévision après l’école ou le travail ; 97 % d’entre eux y consacrent plus d’une heure et près d’un sur deux entre deux et quatre heures. Or, l’influence de la station prolongée devant la télévision favorise le grignotage et le développement de l’obésité, en particulier chez les plus jeunes. D’une manière générale, les inactifs ont deux fois plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires que les actifs.