n l’attendait depuis longtemps. Un biopic sur Bob Marley vient enfin de sortir. Ce film qui évoque la vie du plus célèbre chanteur de reggae de tous les temps et signé du réalisateur américain Reinaldo Marcus Green, a pris aussi certaines libertés avec la réalité, comme souvent dans ce genre d’exercice.
1/Les raisons et objectifs de l’attaque armée dont Bob Marley a été victime en décembre 1976 n’ont jamais été clairement identifiés. Motifs politiques ? Dettes de certains proches habitués des lieux ? Quant à savoir si le tireur s’est confessé et a été pardonné par Bob, comme l’assure le film, les versions sont radicalement opposées. Celle du manager, dans son ouvrage Bob Marley et moi : en juin 1978, le chanteur et lui auraient assisté à l’exécution des assaillants, après un procès mené par un tribunal informel du ghetto.
2/Premier hit des Wailersen Jamaïque produit par le label Studio 1, Simmer Down, qui fait l’objet d’un flash-back dans le film, n’est pas la première chanson enregistrée par Bob Marley (Judge Not, en 1962). Le personnage qui incarne à l’écran le producteur, à la gâchette facile, ressemble plutôt à l’ex-policier devenu patron du label concurrent… pour lequel Bob Marley n’a jamais joué.
3/De multiples scènes du film sont des reconstitutions « au plus près » (vêtements, langage, gestuelle, accessoires…) de moments capturés à l’époque en vidéo. Exemple : lors du concert au Rainbow Theatre à Londres, sur No Woman No Cry, Bob Marley s’est effectivement mis au milieu de ses choristes pour passer le bras autour de l’une d’elles, son épouse Rita, élevée au rang de personnage quasi central dans le long-métrage.
4/Bob Marley a bien roué de coups son manager Don Taylor, qu’il accusait d’avoir surfacturé et mis l’argent dans sa poche, mais le règlement de compte a eu lieu au Gabon en 1980 et non en Europe en 1977. L’auteur de l’escroquerie aurait même été suspendu par la fenêtre, selon les témoignages rapportés dans l’ouvrage So Much Things to Say – The Oral History of Bob Marley de Roger Steffens.
5/Bob Marley : One Love concrétise une série de projets de biopics sur le roi du reggae qui n’ont jamais été finalisés. Pour le premier, évoqué dès 1999, le nom de Taylor Hackford a circulé en tant que réalisateur (il a signé le biopic Ray en 2005) tandis que la chanteuse Lauryn Hill était pressentie pour jouer le rôle de Rita Marley, l’épouse de Bob, laquelle n’était autre que sa belle-mère.
Par : Bertrand Lavaine