Lomebougeinfo est allé à la rencontre de l’un des responsables du HCTE. M. ABIYI Abalo, Vice-Président HCTE en Charge de l’Afrique, des Finances et de la Mobilisation des Ressources, a souhaité à cœur ouvert répondre à nos questions. Il croit en l’Afrique et en la capacité des Africains à se réunir pour bâtir le continent.
Présentez-vous à nos lecteurs
Je suis Abalo ABIYI, Togolais de la Diaspora, J’ai travaillé et résidé au Benin, au Sénégal et maintenant au Rwanda en poste pour un Groupe bancaire panafricain. Mon amour et ma passion du continent m’ont amené à participer à plusieurs initiatives panafricaines dont celui des élections des Délégués pays de l’HCTE et plus tard à être élu par les Délégués Afrique comme Vice-Président du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur en Charge de l’Afrique, des Finances et de la Mobilisation des Ressources.
Quelle est votre vision du Rôle de la Diaspora dans le développement de l’Afrique ?
Bâtir l’Afrique par nous-même, c’est ma vision !
Je suis de ceux qui pensent que l’Afrique ne peut être bâtie que par nous-mêmes Africains.
Résidant actuellement au Rwanda un pays qui montre un peu l’exemple ces dernières années, prouvant que le progrès est possible même avec peu, si on sait compter sur nous même, surtout si on sait rassembler et mobiliser large ses concitoyens pourque chacun mette un petit effort à l’œuvre qu’est le développement d’une nation.
Je suis de ceux qui pensent que l’Afrique est Riche, le continent le plus riche comme aime le dire beaucoup, oui c’est un fait, mais pour moi la richesse je ne crois pas que ça soit celle du sous-sol. Bien de pays avec plusieurs fois moins de ressources sont plusieurs fois plus avancés que nous, La richesse véritable à mon avis est celle de la ressource humaine, de la ressource intellectuelle, les hommes de Qualité ; Intellectuelle, Humaine avec de grande valeurs managériales avec de grands niveaux de leadership, des Expertises scientifiques etc…. C’est la réelle richesse d’une nation. Le sous-sol et les atouts naturels ne viennent qu’en appui à tout cela.
Et sur ce plan, le continent africain compte de nombreuses ressources qui, depuis des années exposées au système éducatif et ou aux organisations d’autres pays ont acquis et développer des savoir-faire et des expertises dont nous avons besoin aujourd’hui.
La mobilisation de notre richesse humaine et intellectuelle est donc capitale. Aujourd’hui notre pays le Togo l’a bien compris et opte pour cette stratégie en développant des initiatives d’inclusion au Niveau Continental avec l’Union Africaine par la Décennie de la Mobilisation de la Diaspora et des Afro Descendants et sur le plan national avec le HCTE. Initiative à laquelle j’adhère entièrement et que je vous invite à soutenir. Le Togo prend ainsi le leadership sur le plan continental sur ces questions de la Diaspora et du Panafricanisme aussi avec le rendez de 2024 du sommet panafricain sur la Mobilisation des ressources qui se déroulera à Lomé.
Je suis conscient que nous ne pouvons pas tous être engagé au même niveau, certains comme nous allons prendre l’engagement de tenir ce rôle de membre du Bureau de l’HCTE, certains vont accompagner les mesures en faveur de la diaspora par leurs idées ou leurs temps, d’autres vont aider à mobiliser les investissements pour soutenir les projets communautaires pour le bénéfice de plusieurs et d’autres encore simplement par leurs encouragements. Tous les efforts se valent à mon avis du moment où cela est utile.
Quelle sont les initiatives ou projets que vous portez dans votre programme d’action à ce poste ?
Pour ce mandant, je porte plusieurs projets, étant vice-président Afrique, je regroupe et soutiens les projets de la diaspora partout en Afrique quand ceux-ci répondent à la vision et mission du HCTE.
Je travaille aussi très étroitement avec le Guichet Diaspora pour mettre en place les projets contenus dans la charte du Guichet diaspora et qui peuvent être consultés sur le site diaporatg.org.
Je peux particulièrement vous parler de quatre projets qui me tienne à cœur et que j’aimerai voir aboutir d’ici peu.
- Le projet de création d’un fonds d’investissement de la Diaspora, projet que porte le Ministère des affaires Etrangères de l’Intégration Régionale et des Togolais de l’Extérieur auquel je participe avec le Guichet Diaspora et espérons pouvoir le mettre en place très rapidement.
Les transferts d’argent de la Diaspora au Togo représente par an environ 10% du PIB. En se basant sur le fait que la diaspora envoie essentiellement cet argent pour soutenir les besoins des familles, si nous arrivons à mobiliser à terme en plus de ses fonds, la même proportion comme flux d’investissement lucratif pour les déposants, nous pouvons nous projeter sur environ 10 à 15% du PIB disponible pour soutenir l’effort de développement dans des projets structurés porteurs de profit.
- Le projet de renforcement du site de la diaspora afin d’y ajouter plus de fonctionnalités et services pour répondre à tous les besoins de la diaspora de sorte que tout Togolais sortant du pays ou vivant déjà à l’extérieur puisse avoir sur cette plateforme toutes les informations et services nécessaires à son assistance, son séjour à l’étranger et son accompagnement dans ses projets d’investissement, dans ses besoins de documents administratifs ou de secours de l’Etat au cas où il est en difficulté quelconque dans le pays où il réside.
- Le projet du Musée des mémoires africaines à Aného, qui sera un site multiculturel ou toute l’Afrique pourra venir s’acquérir des vestiges et l’histoire du Peuple noir et Afro descendant. C’est un des projets phares que porte le Togo de l’agenda de la décennie des racines africaines de l’Union Africaine.
- Je citerai aussi un projet qui n’est pas encore finalisé étant toujours en phase de rédaction dénommé Destination Togo, qui est un projet que nous prévoyons lancer avec plusieurs Ministères notamment de l’Urbanisme, du Tourisme, de l’Education, du Développement a la base et bien sûr notre Ministère de tutelle le Ministère des affaires Etrangères de L’intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur dont l’objectif sera de mettre en place un programme d’infrastructures (Cité d’habitation, Hôtel, réhabilitation de lieu historique et touristique, Ecole, centre de sante etc.) dans chaque ville ou préfecture que la diaspora ressortissant ou pas sera appelée à financer directement par acquisition pour les biens immobiliers, et par subvention en ce qui concerne les infrastructures sociales afin de contribuer à l’urbanisation des villes , de faciliter et sécuriser l’investissement dans l’immobilier secteur essentiels des apports de la diaspora, aussi de fédérer l’appui de la diaspora au développement des milieux ruraux afin d’avoir plus d’impact et enfin de soutenir l’action de l’Etat.
Un message à l’endroit de la Diaspora
Chacun de nous porte en lui une image ou un rêve de ce qu’il aurait souhaité que son pays soit, de ce à quoi il aimerait que son pays ou sa ville ressemble. Cet idéal est possible même si souvent cela parait très loin de notre réalité actuelle. Il se rapproche à chaque fois que nous faisons un pas vers l’action communautaire à chaque fois que nous apportons une petite pierre à l’édifice. Tout n’est pas du ressort de nos gouvernements, nous avons notre rôle à jouer. Participons au développement de nos communautés de notre pays de la façon dont nous pouvons. Ne regardons pas à l’immensité de la tâche, regardons ce que nous pouvons déjà régler aujourd’hui et avançons ainsi. Plus nombreux nous seront plus grand et vite sera le résultat. Si nous nous y mettons et si nous sommes ensemble, nous ne risquons que de réussir.
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