L’œuvre « Ma culture, Ma Richesse : Les Reines Mères » de Madame Dolibe Dorothée Tabiou a été dédicacé le jeudi 18 mai à Lomé, en présence de nombreux invités dont des têtes couronnées et des Reines Mères venues de l’intérieur du pays.
Cet essai de 84 pages édité aux éditions Awoudy à Lomé, valorise la culture togolaise en mettant en exergue l’intronisation des Reines Mères dans nos localités. Il est structuré en huit chapitres. Le premier situe la préfecture d’Agou, le second présente l’historique, les missions et les prérogatives d’une Reine Mère. Le troisième chapitre décrit le cabinet de la Reine Mère et son protocole. Le rôle du Parrain et de la Marraine dans la vie de la Reine Mère a été détaillé dans le chapitre quatre.
Les rites d’intronisation de la Reine Mère ont été racontés par le Parrain dans le cinquième chapitre. Au chapitre six, Mama Sika Awo III, celle autour de laquelle tourne l’œuvre relate elle-même la consécration d’une Reine Mère, telle qu’elle l’a vécue. C’est son Epoux M. Adabrah qui, au chapitre sept, fait ses aveux. Le dernier chapitre plonge le lecteur dans les balbutiantes réflexions innocentes d’une petite fille de quatre ans qui découvre sa mère, Reine Mère.
Pour l’auteur Dolibe Dorothée Tabiou, la motivation première qui l’a guidé dans la rédaction de cette œuvre est de mettre en lumière ces femmes Reines Mères qui bien qu’existant dans presque toutes les localités du pays sont souvent oubliés du grand public alors qu’en tant que leaders elles participent au développement de leur milieu sous plusieurs formes. En effet, dit-elle, hormis le rôle important qu’elles jouent dans l’éducation des enfants, relève de demain, les Reines Mères sont aux côtés des femmes de toutes les familles pour garantir aux villages une jeunesse consciente, laborieuse et respectueuse des valeurs culturelles et civiques. Ceci à travers des séances de sensibilisation, des réunions ou encore des rencontres culturelles.
Selon Madame Tabiou, la deuxième raison qui sous-tend la parution de cet essai est de mettre à disposition de la gent féminine un document traitant d’un sujet les concernant afin de les amener à le lire pour conformer leur vie à celles de ces femmes leaders dévouées que sont les Reine Mères.
« Au Togo, nous n’avons aucunement besoin de tenir des lampes en plein midi pour rechercher des femmes leaders dans nos cultures. Nous en disposons déjà. Il suffit de les valoriser, de leur donner la visibilité qui leur est due, pour qu’elles deviennent des modèles, des exemples pour les générations futures », a souligné Mme Tabiou. Elle a expliqué qu’elle aurait aimé écrire un roman pour parler davantage du sujet mais les difficultés de terrain liées à la pénétration du sillagetraditionnel l’ont contraint à opter pour un essai. Elle dit espérer que les historiens vont se saisir du sujet pour approfondir les réflexions afin de mettre à la disposition du grand public un document qui traite de façon approfondie le sujet dans l’optique de la promotion de la culture togolaise.
Le président des chefs traditionnels du Togo, Togbui Agokoli IV a salué la parution de ce livre et encouragé les écrivains, journalistes, historiens et autres, à « écrire sur nos us et coutumes pour pérenniser nos cultures et nos civilisations ».
Mama Sika Awo III a remercié Mme Tabiou pour avoir porté son regard sur les Reines Mères dont « les rôles sont très déterminants aux côtés des chefs traditionnels dans les différents milieux ».
L’auteur, Dolibe Dorothée Tabiou épouse Ibrahima est journaliste depuis 1992. Elle n’est pas à son coup d’essai car ayant à son palmarès cinq ouvrages à savoir « la Bru lors des obsèques en pays Bassar » ; « Les élections législatives 2007 au Togo : les femmes ont voté, les hommes vont siéger » ; « Nana-Benz, le mythe devenu discret » ; « la participation des femmes à l’Assemblée nationale togolaise durant la mandature 2007-2012 : la bravoure à l’hémicycle » et « A mal d’amour lasse ».