Le réseau Women in Law and Développement in Africa /Afrique de l’Ouest (WILDAF-AO), organise du 25 au 29 juillet à Lomé, un atelier régional d’harmonisation méthodologique dans le cadre de son projet de recherche-action dénommé « lutter contre les mariages précoces par l’autonomisation des filles en Afrique de l’Ouest ».
Cette rencontre marque le lancement dudit projet qui sera mise en œuvre dans trois pays à savoir : le Mali, le Niger et le Togo. Cet atelier regroupe des représentants des institutions de recherches des pays bénéficiaires du projet, des bureaux nationaux de WILDAF, de la société civile et des institutions impliquées dans la lutte contre les violences faites aux enfants. Il a pour objectif d’améliorer les outils de collecte et le plan d’analyse des données des trois pays, en vue de leur harmonisation. Il s’agira aussi de finaliser les protocoles d’éthique et de sécurité des recherches, ainsi que les stratégies de communication.
Le nouveau projet de WILDAF-AO financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) entend contribuer à la baisse des mariages précoces en Afrique de l’Ouest à travers la définition de solutions alternatives durables en vue de leur promotion accrue. Il sera exécuté dans une perspective régionale avec une approche comparative au Mali et Niger (pays à forte prévalence) et au Togo (pays à faible prévalence avec une forte concentration dans certaines zones).
Sa mise en œuvre se fera en trois phases. La première est une phase d’étude qui consistera à faire des recherches documentaires et des enquêtes de terrain, afin de proposer des solutions pour lutter contre cette pratique. La deuxième, celle des interventions, se consacrera à la mise en œuvre des solutions préconisées, puis la dernière phase permettra de faire des plaidoyers pour la mise en œuvre des solutions qui auront été validées après une évaluation de leur impact.
En ouvrant les travaux de l’atelier, la conseillère de la ministre chargée de la Promotion de la Femme, Mme Otimi Victoire a salué cette initiative de WILDAF-AO qui vient renforcer les différentes actions du gouvernement dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles, dont les mariages précoces. « Le mariage précoce est un phénomène qui empêche les filles de participer au développement de leur pays eu égard des conséquences néfastes sur la vie de ces dernières dont une santé fragile et un niveau d’instruction bas », a-t-elle souligné. Mme Otimi a émis le vœu que ce nouveau projet contribue à la réduction de cette pratique dans la sous-région.
« Notre projet appelle un partenariat entre tous les acteurs, en vue de la recherche de solutions plus adaptées pour accélérer la fin des mariages précoces. Il mise aussi sur les filles elles-mêmes dont l’autonomisation leur permettra de jouer le rôle qui leur revient dans la lutte contre le mariage précoce et nous parait être d’une nécessité urgente », a précisé la coordinatrice régionale du WILDAF, Mme Adjamagbo Johnson.
Elle a fait savoir que pour cela, ces dernières sont impliquées dans toutes les phases.
Les représentants de la CEDEAO et du CRDI, Awudu Guma Ahmed et Mme Ramata Molo Thioune ont réitéré la volonté et l’accompagnement de leurs institutions respectives à soutenir ce projet pour l’épanouissement des filles et le développement des pays concernés.
Selon des statistiques de l’UNICEF, en Afrique plus de 15 millions de filles sont mariées de force chaque année et l’Afrique subsaharienne est la deuxième région au monde la plus affectée par cette pratique. Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de filles qui sera marié pendant leur enfance en Afrique passera de 125 millions à 310 millions d’ici 2050.