Les responsables de la STT sont cette fois-ci résolus à faire plier le gouvernement. Mais il faut dire que la lutte n’est pas sans difficulté pour eux. Dans un communiqué, ils se disent menacés, mais sont prêts à aller jusqu’au bout pour la mémoire d’Anselme Sinandaré (12 ans) et Douti Sinalengue (21 ans) deux jeunes élèves tués lors d’une grèves similaires à celle d’hier.
Ces événements se passaient à Dapaong (plus de 600 km au nord du Togo) le 15 avril 2013. Les élèves étaient descendus dans les rues pour réclamer leurs professeurs qui étaient en grève, suite à un mot d’ordre lancé par la Synergie des Travailleurs du Togo (STT). Pour le commun des Togolais, c’était une aberration.
Personne ne comprenait pas qu’on puisse tirer sur des élèves qui ne revendiquent que leurs droits à une éducation décente. Indignation, tristesse et colère étaient partagée par toute la population togolaise.
Aujourd’hui, deux ans après, le gouvernement n’a pu trouver de solution à la situation des travailleurs. Mardi, les élèves sont encore descendus dans les rues, suite au mot d’ordre de la STT. Craignant la réédition de l’événement, le gouvernement n’a trouvé d’autre solution que de fermer les établissements scolaires tant privés que publics, comme il sait d’ailleurs le faire.
Entre-temps, les responsables de la synergie, à les en croire, ne cessent de recevoir des menaces à travers des appels anonymes.
« Depuis hier lundi 16 février, des informations précises venant de sources concordantes font état d’arrestations imminentes dans les heures à venir dans les rangs des premiers responsables de la STT », lit-on dans un communiqué publié hier par la synergie.
le communiqué poursuit: « La Synergie des Travailleurs du Togo prend les travailleurs, tout le peuple togolais et toute l’opinion internationale à témoin. Le gouvernement togolais endossera seul la responsabilité et les conséquences qui découleraient de ces arrestations ».
Cependant, ces menaces les galvanisent plutôt que de les faire reculer.
« Si nous devons aller en prison ou mourir pour que les travailleurs togolais sortent de leur misère, pas de soucis nous sommes prêts à franchir le pas mais nous sommes sûrs d’une chose lorsque nous avancerons les travailleurs nous suivront », a indiqué Dr Gilbert Tsolényanu, porte-parole de la STT.
Pour ce dernier, le mouvement doit continuer jusqu’à la satisfaction totale des travailleurs. C’est en cela que les deux martyrs de Dapaong puissent se sentir honorer là où ils sont.
« Si nous reculons, les martyrs Anselme Sinandaré et Douti sinalengue nous tuerons. Mais si nous sommes arrêtés ou tués, d’autres walla, d’autres tsolenyanou, d’autres Nadou Lawson prendront la relève et seront plus terribles que nous », a-t-il laissé entendre.
Les travailleurs entament donc trois jours de grève à partir d’aujourd’hui. La lutte continue donc pour la STT.